LE COEUR NE DORT JAMAIS(avril 846)Moblit Berner

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Nous arrivons devant la porte de chef Hanji

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Nous arrivons devant la porte de chef Hanji. Je frappe moi-même tandis que le caporal pose le sac à terre. Il a grimpé les marches avec facilité, sans même suer une goutte. Je me demande vraiment s'il ne ferait pas un sujet d'étude passionnant...

Personne ne répond, alors je me risque à pousser le battant. Il règne à l'intérieur une pénombre à peine éclairée de bougies. Je lui ai toujours dit que c'était mauvais pour sa vue, mais elle ne peut pas travailler dans une pièce trop claire ; elle a même barricadé les fenêtres. Elle prétend que cette ambiance lui permet de mieux voir les choses. Le caporal et moi entrons sans un bruit, et je me demande s'il y a quelqu'un.

Chef Hanji est avachie sur sa chaise, la tête dans les bras, appuyée sur un livre ouvert. Elle n'a rien entendu on dirait. Ce n'est pas rare de la voir piquer un somme en pleine journée plutôt que la nuit. Je sais qu'il est dur de la réveiller dans ces cas-là. Je fais signe au caporal de faire silence et nous nous glissons près du bureau.

Comme d'habitude, le labo est dans un magnifique désordre. Je tente constamment de ranger les choses mais chef Hanji rouspète à chaque fois parce qu'elle ne retrouve jamais ce que je range. Alors, j'ai fini par abandonner. Cependant, je note une petite amélioration ; comme si quelqu'un avait essayé de faire le ménage mais avait perdu courage en cours de route... J'entends le caporal lâcher un "ttccchh" de dégoût derrière moi. C'est sans doute la première fois qu'il voit cette pièce. Je me demande si elle lui donne l'envie irrésistible de s'armer de chiffons et de serpillères, ou plutôt de partir en courant... Eh oui, c'est l'antre de chef Hanji !

Bon, je crois qu'il faut la réveiller maintenant... Je me demande si je lui ai manqué... Et pendant que je me pose cette question, le caporal pose sa main sur l'épaule de chef Hanji et la secoue un peu. Elle se redresse en sursaut, les cheveux dressés, le bord du livre imprimé dans la joue et un filet de salive au coin des lèvres. Elle dormait si bien ! Elle tourne sur sa chaise, me remarque enfin, mais semble totalement ignorer le caporal. Elle me saute presque dans les bras en pleurnichant, et pendant un moment je ne sais pas comment réagir ! Je me sens très heureux d'être là et de retrouver tout ce bazar ! Vous m'avez manqué, chef ! Je suis tout à fait reposé, je peux reprendre le travail quand vous voulez !

C'est vrai qu'elle sent le savon... Même ses cheveux ont l'air propres !

Le caporal se signale de nouveau à notre présence et désigne le sac posé à côté de la chaise. Ah oui, ce sont des fournitures pour vous ! Le caporal m'a aidé à les monter ici ! Sans lui, je n'aurais pas pu. J'espère que vous saurez vous montrer reconnaissante... Chef Hanji grommelle dans sa barbe ; le caporal désigne ses yeux avec deux doigts, puis les pointe sur elle dans un geste codé que je ne comprends pas... Ce n'est pas très rassurant, vous feriez mieux de ne pas oublier, chef ! Ceci fait, le caporal sort du labo et nous nous retrouvons seuls, comme souvent ici. Elle ne laisse personne d'autre que moi entrer dans cette pièce habituellement.

Nous restons à regarder nos pieds sans rien dire pendant un moment, puis chef Hanji m'avoue enfin qu'elle a eu du mal à gérer sans moi et qu'elle a compris qu'elle devait préserver ma santé. Oh, il ne faut pas vous inquiéter ! Ce n'est pas de votre faute, c'est moi qui refusait de prendre mes jours de relâche pour vous assister ! Le travail que vous faites est de première importance et votre confiance m'honore ! Mais il est vrai... que cette semaine de repos m'a été bénéfique. Je pense que je ferais un meilleur travail si je me reposais une fois par semaine comme tous les autres. Vous devriez le faire aussi !

Elle semble peser la proposition mais ne prend pas de décision définitive. Qu'à cela ne tienne, de toute façon je suis de retour et en pleine forme ! Les autres vous ont assistée j'espère ? Elle me dit que oui mais qu'ils ne se débrouillent pas si bien que moi. Haha, c'est que je connais toutes vos manies, vos cachettes, vos habitudes ! C'est vrai... maintenant que j'y pense... le caporal a raison. Je crois que personne ne la connaît mieux que moi au fond. Je la regarde fouiller dans le sac et en sortir mes acquisitions et je me demande alors vraiment comment elle me voit. Un simple assistant ? Ou... quelqu'un de plus cher ? C'est difficile à déterminer, son tempérament est si changeant et excentrique ! Mais je l'aime bien ainsi.

Oh, le major vous a remis le microscope ! Il trône comme un bijou sur le bureau, son acier rutilant renvoyant des éclats de lumière tout autour. Il ne s'est pas moqué de vous, c'est de la qualité, le dernier cri ! Nous allons en prendre soin ! Elle sort la tête du sac, un flacon de mixture dans chaque main et se redresse pour les poser sur une étagère. A ce moment, je ne sais pas ce qui me prend mais... Je lui saisis les mains et les serre fort. J'essaie de ne pas rougir...

Chef, tant que vous voudrez de moi, je serai là. Je ne vous abandonnerai jamais. Je vous soutiendrai toujours et je vous protègerai. Je... je pourrai mourir pour vous.

Elle se détourne de moi et un reflet de lumière fait miroiter ses lunettes. Je n'en suis pas sûr mais je crois avoir vu sa main frotter un de ses yeux...

 Je n'en suis pas sûr mais je crois avoir vu sa main frotter un de ses yeux

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Dessin de @Pieges !^^

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