LA LIBERTE COMMENCE OU FINIT L'IGNORANCE(mars 846)Hannes

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J'arrive en courant, hors d'haleine, au QGR, en espérant trouver de l'aide ! Ouf, j'avais pas cavalé comme ça depuis longtemps, je manque de souffle ! Faut vraiment que je freine sur la bibine et le tabac si je veux vivre vieux

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J'arrive en courant, hors d'haleine, au QGR, en espérant trouver de l'aide ! Ouf, j'avais pas cavalé comme ça depuis longtemps, je manque de souffle ! Faut vraiment que je freine sur la bibine et le tabac si je veux vivre vieux...

Je pénètre dans la cour, mais bien évidemment, presque tout le monde est couché. Il règne un silence bienvenu après le boucan que les émeutiers ont produit dans le quartier des réfugiés. J'entends encore les cris des femmes et des enfants, exigeant qu'on leur donne de quoi manger et un endroit plus sain et propre où dormir... Il doit pourtant être deux heures du matin et ces pauvres gens ne dorment pas, à cause de leurs ventres vides ! Il me faut des renforts avant que ça tourne mal ; mes gars là-bas ne pourront pas contenir cette colère toute la nuit... Et si les réserves sont pillées, il n'y aura vraiment plus rien pour personne !

Ouf, ouf, putain de point de côté... Je reste immobile un moment, au milieu de la cour, à me tenir le flanc, puis je regarde autour de moi. Un petit point rouge près d'un bâtiment troue l'obscurité et me signale une présence. C'est quelqu'un qui se grille une sèche ou je m'y connais pas ! Je suis bien tenté de crier pour réveiller tout le monde mais je peux au moins aller voir si on peut m'aider par là.

Je m'approche en clopinant, peu glorieux, et distingue petit à petit une silhouette assise sur les marches menant dans l'aile du bataillon. Si c'est un explorateur, ça peut faire mon affaire ; une foule en colère, c'est de la gnognotte comparée aux titans ! Je me place devant l'individu et constate vite que je le connais.

C'est le caporal Livaï. C'est donc vrai qu'il dort pas ?! Bon, en tout cas, ça m'arrange, il peut me sauver la mise ! Caporal ! Vous me reconnaissez, je suis le capitaine Hannes, on s'est déjà vu ! Il lève vers moi son visage lunaire à l'expression ennuyée, aux yeux cernés même par nuit presque noire, et me salue de la main. Pardonnez-moi de ne pas avoir le temps de causer mais... nous avons un problème dans le quartier des réfugiés ! On essaie de forcer les portes des réserves et certains de mes gars ont été blessés ! Si ça continue, ça pourrait vraiment mal tourner ! On a besoin de renforts, de gars solides pour calmer la situation ! Les gens vous connaissent, vous êtes une célébrité... S'ils vous voient de notre côté, ils retrouveront la raison peut-être... C'est vraiment une chance que vous soyez là, un don du ciel ! Si vous pouviez venir, vous et quelques-uns de vos camarades, vraiment, je...

Il semble assimiler toutes les informations que je lui donne d'un seul coup, et en quelques secondes, le voilà sur ses pieds. Je le dépasse de plusieurs centimètres et pourtant je sens une énergie émaner de lui, qui me ratatine à tel point que je me sens petit. Vous allez venir ? Parfait, il ne faut pas traîner ! Le caporal se dirige vers le bâtiment où dorment les explorateurs et cogne ses bottes contre le sol afin de les réveiller. Je glisse une tête timide dans la pièce remplie d'ados endormis ouvrant péniblement les yeux, les cheveux ébouriffés, et le caporal leur ordonne de s'habiller en vitesse car il y a une urgence à régler. Il désigne lui-même les soldats qui doivent se lever et ni une ni deux, sans demander d'explication, ils obéissent de façon exemplaire, sans rechigner.

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 3 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant