Les ailes de papier [Vkook/Yoonmin]

Chapitre 14

Taehyung tendit la main à Jungkook :

« Viens, ma voiture est pas loin.

— Attends... tu crois sérieusement que je vais te donner la main ? demanda Jungkook d'un air presque écœuré.

— Mince, j'étais tellement content que j'en avais presque oublié que t'étais pas commode.

— C'est toi qui es con, pas moi qui suis pas commode.

— Et dire qu'on va passer la soirée ensemble...

— T'es en train de comprendre ton erreur ? » s'enquit le libraire avec un rictus tandis qu'ils longeaient la rue.

Taehyung feignit de réfléchir, une moue pensive au visage, avant que de nouveau son sourire ne l'illumine :

« Au contraire ! J'ai encore plus hâte d'en découvrir plus à ton sujet, Kookie !

— Va crever. »

Taehyung s'esclaffa et ouvrit la portière d'une sublime voiture de sport teintée d'un noir mat qui laissa Jungkook bouche bée.

« Attends, c'est vraiment ta bagnole ?

— Non, je l'ai volée juste avant de passer à la librairie, rétorqua l'écrivain en roulant des yeux.

— J'en étais sûr.

— Crétin. Monte, et me salis pas mes sièges en cuir, ordonna-t-il avec malice.

— C'est ça, fais le difficile, en plus. Tu devrais être honoré que je pose mon derrière sur ces sièges, répliqua Jungkook en s'asseyant à côté de lui.

— Je ne serai pleinement satisfait que quand ce sera sur mes cuisses que tu poseras ce magnifique derrière.

— T'as pas envie de démarrer au lieu de dire des conneries ? »

Taehyung tourna la tête pour lui offrir son plus éclatant sourire, et sans répondre il mit le véhicule en marche. Une fois sur la route, il indiqua à son passager qu'il leur suffirait d'une quinzaine de minutes de trajet avant d'arriver dans l'endroit qu'il avait réservé.

« C'est un endroit ultra chic ? demanda Jungkook d'un ton boudeur. Parce que je suis carrément pas fringué pour ce genre de restau. Et si tu veux m'en mettre plein la vue, étaler ton fric devant moi, c'est le meilleur moyen de me dégoûter.

— Jaloux ? le taquina Taehyung.

— Non, c'est juste que ça m'énerve de voir des gens se vanter de leur argent alors que d'autres se donnent mille fois plus de mal pour finir avec un salaire de misère.

— Tu crois pas que je me suis donné du mal pour le gagner, cet argent ? J'ai le droit d'en être fier, je vois pas le problème.

— Pas faux... Dans ce cas, ça doit être moi, le problème, » susurra Jungkook en dirigeant son regard par la vitre à côté de lui.

Quelques secondes d'un silence pesant s'écoulèrent avant que Taehyung, profitant d'un arrêt à un feu tricolore au rouge, ne pose la main sur la cuisse de Jungkook qu'il enveloppa de sa chaleur rassurante. Le libraire néanmoins se crispa aussitôt et repoussa son geste d'un mouvement brusque.

« Pas besoin d'essayer de me réconforter, cracha-t-il d'un ton sec.

— Te réconforter ? Pour quelle raison, t'étais triste ? Moi je tâtais juste la marchandise, rétorqua Taehyung en haussant les épaules, et y a pas à dire : t'es carrément bien foutu.

— Non mais... je te permets pas ! D'où tu me touches ! Je suis pas un morceau de viande !

— Pourtant j'ai envie de te croquer tout pareil, sourit l'écrivain sans quitter la route des yeux.