Les ailes de papier [Vkook/Yoonmin]

Chapitre 107

Jungkook passa un dimanche paisible auprès de Taehyung. Il prit quelques nouvelles de Yoongi, qui resta chez lui toute la journée, et tenta de l'inciter une fois de plus à se rapprocher de Jimin, au moins pour discuter. Le réceptionnaire refusa en bloc, convaincu qu'il valait mieux pour eux deux qu'ils gardent leurs distances.

En se couchant ce soir-là, Jungkook se sentait à la fois heureux de se retrouver dans les bras de celui qu'il aimait, et peiné d'imaginer son meilleur ami en train de se lamenter en serrant son oreiller – Yoongi adorait le contact, même si le contact avec un autre être humain le terrifiait, raison pour laquelle Jungkook savait à quel point il appréciait leurs étreintes.

Une fois allongé, le libraire eut beau fermer les yeux, il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Remuant contre l'écrivain, il empêcha ce dernier de s'endormir sans même s'en rendre compte.

« Si tu continues de bouger, Kookie, tu vas finir par m'exciter, râla l'écrivain d'un ton fatigué.

— Qu'est-ce que tu racontes, abruti ? grommela Jungkook à son tour.

— Que tu dormes pas, je peux le concevoir, mais évite au moins de te frotter à moi.

— Je me frotte pas à toi, c'est ridicule.

— Si.

— Non.

— Si.

— Et moi je te dis que non, rétorqua encore Jungkook.

— Si, si, je t'assure.

— N'importe quoi.

— On verra si c'est n'importe quoi quand je commencerai à bander. Ce sera uniquement de ta faute. Maintenant, au lieu de dire des conneries, explique-moi ce qui te tracasse à ce point.

— Rien.

— Menteur. Allez, tu sais bien que c'est pas moi qui vais te juger, lui rappela Taehyung.

— Pff, c'est rien, c'est... juste Yoongi et Jimin. Ça se voit que l'un de l'autre, ils se sentent mal.

— Oui. J'aurais jamais cru qu'ils pourraient s'aimer si fort quand ils ont décidé de sortir ensemble. J'étais sceptique.

— Pareil, mais... ils ont réussi à me prouver le contraire, confia Jungkook. Ils s'aiment sincèrement, et il faudrait toujours défendre un amour aussi pur. »

Taehyung acquiesça.

« Jungkook, je...

— Oui ? s'enquit l'autre alors que son cadet ne trouvait pas ses mots.

— Je voulais... enfin, non, laisse tomber, excuse-moi.

— Tu vas bien ? »

La voix de Taehyung lui avait paru fragile, comme lors d'un brusque instant de vulnérabilité.

« Ouais, t'inquiète.

— Alors serre-moi dans tes bras, hyung. »

Taehyung s'exécuta, il renforça son étreinte autour de son ami qui fut rassuré de le sentir aussi affectueux.

« Je t'aime, murmura l'auteur en se blottissant contre lui.

— Tu sais, toi aussi, que si ça va pas, tu peux m'en parler.

— Oui, je sais, ça me rassure, merci. »

Ils levèrent le visage en même temps, et en dépit de l'obscurité il leur sembla plonger leur regard dans celui de l'être aimé. Un instant de flottement les coupa du monde, ils se rapprochèrent, effleurèrent le nez de l'autre de façon tendre, puis ils partagèrent un délicat baiser. D'abord, seules leurs lèvres s'impliquèrent dans ce contact qui demeura chaste. Puis, alors que les secondes s'égrainaient, la chaleur caractéristique de la sensualité s'insinua en eux. Taehyung passa une jambe au-dessus de celles de son cadet, de cette façon leurs deux bassins se frôlèrent. Il glissa les mains sous son t-shirt, de sorte à lui caresser le dos, la taille et les reins.