Quand Jungkook se réveilla, il se sentit barbouillé, encore ensommeillé, et un léger tiraillement à l'avant-bras le fit grimacer, mais aucune douleur brutale. Il leva la main droite pour se frotter les paupières dans un râle ; il remarqua alors son bras gauche, protégé par son attelle qu'il ne se rappelait pas avoir enfilée. Il cligna des yeux, et une odeur savoureuse lui parvint en même temps qu'il aperçut Seokjin occupé à son coin cuisine.
« Hyung... je me suis endormi. »
Seokjin se retourna et, devant l'air fatigué de son cadet, afficha une moue attendrie. Il approcha, s'installa au bord du matelas et posa une main fraternelle sur sa jambe par-dessus le drap.
« Tu te sens mieux ? s'enquit-il.
— Oui, mais... l'attelle...
— Je t'avais donné deux somnifères. J'avais bien compris que tu risquais de mal vivre de mettre ton attelle, que ça te faisait aussi peur que mal. Et sur le coup... j'ai pas vu d'autre solution. T'avais pris des antidouleurs, je pouvais pas t'en donner d'autres, et il fallait agir sans que tu souffres ni que tu t'inquiètes. Je suis désolé, Kook-ah. Tu n'as plus mal, au moins ?
— Non, ça va. Et... putain c'était pas une petite dose, souffla Jungkook alors que ses yeux se fermaient seuls.
— J'avais peur qu'une gélule suffise pas, pardon. De toute façon, j'ai remarqué que t'avais de la fièvre, donc j'imagine que t'avais prévu de te reposer aujourd'hui.
— C'était le programme, ouais...
— Dis... tu comptes porter ton attelle et ton écharpe en permanence, maintenant ?
— Seulement quand j'aurai mal comme aujourd'hui.
— C'est pas tous les jours le cas ?
— Certains jours, ça va mieux que d'autres, répondit Jungkook en haussant l'épaule droite.
— Qu'on soit bien d'accord : les somnifères aujourd'hui, c'était exceptionnel. Je ne t'en passerai plus, et je te rappelle que sans ordonnance, tu peux pas avoir d'antidouleurs plus puissants que ceux que t'as achetés.
— Je sais. Ça ira. Je m'habituerai.
— Kook...
— Ça sent bon, le coupa Jungkook sans rouvrir les yeux, tu prépares quoi ?
— Je nous ai fait livrer deux gros bols de bibimbap, j'étais justement en train d'ouvrir tout ça quand tu t'es réveillé... enfin, si on peut considérer que t'es réveillé. Je peux les mettre au frigo pour les faire réchauffer plus tard.
— T'as pas des rendez-vous ?
— J'ai tout annulé jusqu'en début d'après-midi, on a le temps. Tu peux te rendormir, si tu veux.
— J'en ai pas envie, c'est tes gélules qui m'ont assommé...
— Je suis sincèrement désolé, j'ai conscience que j'aurais dû t'en parler avant de te les donner, mais... t'avais l'air tellement effrayé et désespéré que j'ai pas voulu te causer de souci supplémentaire.
— Je comprends, c'est rien du tout. Et puis t'as eu raison, ça va beaucoup mieux, maintenant. Au moins je n'ai plus mal.
— J'en suis rassuré, dans ce cas. »
Jungkook, qui éprouvait la sensation que chaque mot devenait plus difficile à prononcer que le précédent, ne répliqua pas. Il ne se sentait pas somnolent, mais il ne parvenait pas à reprendre le total contrôle de son corps. Ses yeux refusaient de s'ouvrir et ses muscles de se mouvoir. Ainsi, vidé de ses forces, il resta allongé à se perdre dans ses pensées.
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Les ailes de papier [Vkook/Yoonmin]
Fanfic[Terminé] Libraire dans le magasin tenu par son ami Namjoon, Jungkook appréciait à sa juste valeur sa vie paisible rythmée par les prix et nouveautés littéraires qu'il mettait chaque jour en rayon. Les rouages bien huilés de son existence s'emballè...