« Trente-sept sept ! Ton médecin avait dit que tu devais descendre en dessous de trente-huit : tu n'as officiellement plus de fièvre, mon Kookie ! se réjouit Taehyung en brandissant d'un geste enthousiaste le thermomètre, sous le regard dépité de son cadet.
— Fabuleux, à croire qu'on va organiser une fête pour célébrer ça...
— Je vais tout de suite prévenir la clinique que tu vas mieux, je reviens ! »
Soulagé malgré ses airs bougons, Jungkook poussa un soupir et sentit tout à coup l'émotion lui piquer le nez. L'opération s'était bien passée, il n'avait plus de fièvre, et bientôt son médecin procèderait à des examens pour vérifier que l'os se reforme correctement. La clinique était trop renommée pour qu'un quelconque cal lui échappe, Jungkook voulait croire que cette fois, son bras était bel et bien sauvé.
Et ça ne lui avait pas coûté le moindre won.
Taehyung revint après quelques minutes.
« La clinique a confirmé que si tu ne ressentais plus de vertiges et que la fièvre était tombée, alors il n'y avait plus à s'inquiéter. Ils vont voir pour te placer un rendez-vous avec ton médecin, ils te tiendront au courant.
— Oh, cool, sourit l'autre, j'espère que ça tardera pas trop.
— Et... on m'a aussi confirmé qu'à présent, tu n'étais plus contraint à choisir entre l'hôpital ou le logement de quelqu'un capable de rester auprès de toi tout le temps. Tu peux retourner vivre chez toi, Jungkook. »
La question que Taehyung se posait : en avaient-ils envie ? Jungkook souhaitait-il rentrer ? Taehyung souhaitait-il que Jungkook rentre ? L'écrivain, pour sa part, en était convaincu : en plus d'être amoureux de Jungkook, sa présence le rassurait, lui apportait un bien-être qu'il n'avait plus connu depuis longtemps. Or, si son libraire préférait retourner habiter son studio, il ne s'y opposerait pas : le bonheur et le confort du jeune homme lui importaient plus que les siens.
« Ah, oui, opina Jungkook d'un air peu enjoué.
— Mais tu peux aussi rester ici, à toi de voir. Au moins, là, je peux m'occuper du ménage et des repas, comme ça t'as juste à te concentrer sur ta guérison. Et si tu dois faire de la rééducation, ce sera peut-être difficile ensuite de te motiver à faire le ménage ou la cuisine, alors ça pourrait être pratique que tu restes, tu comprends ?
— Hyung, mon studio fait à peine plus de quinze mètres carrés, et mes repas, c'est du riz dans un cuiseur automatique avec de la viande...
— Ah... oui, c'est vrai, le ménage se fait vite et... la cuisine aussi... m-mais ça t'économiserait un peu d'argent de rester là, non ?
— Je comprends pas : t'es capable de me dire que tu m'aimes, par contre tu me sors seulement des excuses idiotes pour que je reste. J'aurais pas cru, ça m'étonne de toi. »
L'air dubitatif de son cadet embarrassa Taehyung qui se frotta la nuque sans oser le regarder en face.
« Oh, allez, j'ai quand même fait un effort pour trouver des prétextes intéressants, non ? Le côté pratique, économique... c'est bien trouvé, tu crois pas ?
— Mon studio est pratique et je sais gérer un budget. Sur ces points, rentrer chez moi, ça change pas grand-chose. »
Cette fois, l'écrivain leva les yeux pour les planter dans les siens.
« Ici, y aura quelque chose qu'il y a pas dans ton studio. La chaleur des sentiments que j'éprouve pour toi, celle que je t'apporterai quand je t'étreindrai, celle que je te transmettrai quand on dormira dans les bras l'un de l'autre. Ici, y aura quelqu'un en face de toi quand tu mangeras, quelqu'un qui te répondra quand tu parleras, et quelqu'un qui te sourira quand tu le regarderas. Et même si parfois ça te gêne, même si ça t'agace, y aura ici quelqu'un pour t'adresser de temps en temps une petite remarque salace dans l'espoir qu'elle te fasse rire, et ce quelqu'un ira ensuite te chercher un lait à la banane pour t'aider à te calmer quand il t'aura assez énervé. Ici, avant, y avait quelqu'un pour veiller sur toi. À présent que ce n'est plus nécessaire, ici, tu pourras simplement trouver quelqu'un pour t'aimer. »
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Les ailes de papier [Vkook/Yoonmin]
Fanfic[Terminé] Libraire dans le magasin tenu par son ami Namjoon, Jungkook appréciait à sa juste valeur sa vie paisible rythmée par les prix et nouveautés littéraires qu'il mettait chaque jour en rayon. Les rouages bien huilés de son existence s'emballè...