Les ailes de papier [Vkook/Yoonmin]

Chapitre 150 /!\

La précision « et je veux que t'aimes ça » tira un sourire à Taehyung.

« J'aime bien avoir un peu mal aussi, parfois, répliqua-t-il avec un rictus taquin.

— Tu sais exactement de quoi je parle.

— Moi je voulais continuer, c'est toi qui as insisté pour qu'on arrête.

— J'ai pas envie de plaisanter avec ça : tu saignais, et le sadisme, c'est pas mon délire. J'ai pas envie de te faire mal, je veux qu'il n'y ait que du plaisir. Après, si vraiment ça te plaît de souffrir, peut-être que plus tard, on...

— Non, ça me plaît pas particulièrement, le coupa Taehyung en le rapprochant pour inciter son bassin à se frotter de manière plus marquée au sien. C'était juste pour rigoler, j'ai envie qu'on couche ensemble à notre manière... avec douceur. Ta peau contre la mienne, c'est tout ce dont j'ai besoin.

— Beau parleur, ricana Jungkook en lui caressant la joue du bout du nez. Tu t'es cru dans un de tes romans ?

— Notre histoire compte bien plus à mes yeux que celle de mes personnages. C'est toi qu'il me faut, toi et personne d'autre.

— Une vraie drama queen...

— Je t'aime, mon Kookie.

— Moi aussi je t'aime, hyung, mais ta diversion elle était nulle.

— Oups, démasqué.

— Au lieu de dire des conneries, enlève-moi mon t-shirt.

— À tes ordres. Allonge-toi sur le dos, je m'occupe de tout... je m'occupe de toi. »

Jungkook lui offrit un bref baiser et s'exécuta : il se tourna de sorte à se retrouver étendu sur le dos, le regard perdu sur son plafond, dans les ténèbres de la chambre. La seule silhouette de Taehyung suffisait à le combler. Cette ombre imprécise à la voix enchanteresse lui rappelait le joueur de flûte des contes que sa mère lui lisait dans son enfance.

La respiration du jeune homme s'accéléra quand son petit ami s'installa sur ses cuisses et, au lieu de lui enlever son haut, passa les mains en dessous.

« J'ai envie de caresser tout ton corps, lui confia-t-il, il me rend dingue, putain... vraiment tout ton corps. »

Et sur ces mots, Taehyung se pencha pour lier ses doigts à ceux, meurtris, de son compagnon qui en sourit, ému.

« T'as beau me le répéter, t'as beau me prendre la main sans cesse... c'est toujours si puissant, avoua-t-il en caressant de son pouce abîmé celui de Taehyung.

— Et encore, pour l'instant t'as un bras tout cassé, mais quand ça ira mieux... hum, ces doigts pourront me faire tellement de choses incroyables...

— Hyung ! s'insurgea son cadet dans un gloussement embarrassé. Dis pas n'importe quoi !

— Mais je suis tout à fait sérieux !

— C'est ridicule : ils sont amputés, alors ils iront pas bien loin, et puis... le bout d'ongle qui en dépasse au bout de quelques semaines pourrait te blesser... »

Sa voix prit un ton mélancolique qui peina Taehyung, qui passa se main libre sur sa joue dans un geste de réconfort.

« Suffit que tu fasses un peu attention à bien limer ça, quant à la longueur, crois-moi, je suis sûr de pouvoir prendre mon pied quand même. Et puis le but ça reste de me préparer, alors c'est pas grave si je jouis pas. Au contraire, ça me laisse plus d'énergie pour quand tu me feras l'amour... d'ailleurs si on a tous les deux assez d'énergie, on pourra même échanger. Tu me laisserais profiter de tes petites fesses musclées ? le taquina-t-il d'une voix qui néanmoins débordait de son profond désir.