TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

1. LIENS (Partie I)

- Franchement, Nessie, tu ne voudrais pas descendre de là ?

J'étais toujours ébahie de voir à quel point la patience de Jacob était extraordinaire. Sa tolérance envers l'espièglerie de ma fille semblait ne connaître aucune limite. Nessie avait beau lui en faire voir de toutes les couleurs et tenter de le pousser à bout plusieurs fois par jour, il ne s'en plaignait pourtant jamais.

Du coup, je ne pus que joindre mon rire à l'exclamation de joie de la petite devant le soupir de Jacob, qui avait planté ses mains sur ses hanches. Je me contentais de rester là, à demi étendue sur l'herbe verte et grasse dans laquelle je me plaisais à plonger les doigts. La rosée du matin me la rendait presque fraîche au toucher – presque.

Je laissai mon regard dériver vers la cime du plus haut arbre, au-dessus duquel le soleil faisait une timide apparition. Je fixai l'astre jaune durant un long moment, encore une fois impressionnée de constater que mes yeux n'en éprouvaient pas la moindre gêne. Visiblement, la rétine des vampires n'avait rien à craindre des ultra-violets, ce qui était on ne peut plus logique, finalement. Je laissai donc finalement mon regard glisser le long des premiers rayons qui inondaient la brume, dont les tentacules serpentaient à travers bois.

Si j'avais découvert l'endroit par hasard, je n'en étais pas moins immédiatement tombée sous son charme. Je m'étais rapidement aperçue que venir ici était devenu un besoin - d'une manière inexplicable, son atmosphère protectrice m'apaisait étrangement.

J'avais rapidement été imitée par les autres, ce qui avait fini de me convaincre qu'il y avait bien quelque chose d'ensorcelant dans cet enchevêtrement naturel et protecteur. Un cri strident m'arracha de ma contemplation, mais le feulement-rire de Jacob me rassura instantanément ; il avait réussi à saisir ma petite fille en plein vol.

Jacob avait définitivement pris place dans la vie de Renesmée et il était devenu inconcevable de les imaginer l'un sans l'autre. À l'instar d'un couple d'inséparables, si l'un venait à mourir, l'autre ne pourrait y survivre. C'est en tout cas l'impression que me donnait Jacob. Il passait le plus clair de son temps à la villa, où Edward lui avait cédé sa chambre. Je souris à cette idée, qui m'aurait semblé absurde il y a encore six mois de cela.

Nous avions pris l'habitude de venir à cet endroit environ une fois par semaine, tantôt pour chasser, tantôt à la demande de Renesmée - ce qui était le plus fréquent. Jacob et Ness pouvaient alors s'en donner à cœur joie tandis que je chassais à proximité, sereine.

Une violente brûlure envahit ma gorge et je ressentis le profond besoin d'étancher ma soif. Je fis signe à Jacob et m'enfonçai un peu plus loin dans la forêt. La petite chevauchait mon gigantesque ami et tirait sur sa fourrure avec acharnement.

Je me figeai brusquement, ayant perçu au loin un craquement de feuilles mortes - un prédateur guettait sa proie. Je me tapis dans l'ombre d'un fourré, prête, les crocs acérés.