6. DÉCISION (Partie IV)

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- Tu ne comptes pas venir ? s'indigna Alice.

- Il faut bien que quelqu'un reste auprès de Jacob, se défendit-il.

L'intéressé s'anima.

- Et si vous patientiez seulement quelques jours ? Le temps que je me remette sur pied.

Tous les regards se tournèrent vers Carlisle. Remarquant son embarras, je volai à son secours.

- Chaque minute qui passe nous éloigne un peu plus de Renesmée, contrai-je.

- Il faut battre le fer tant qu'il est chaud, en convint Jasper.

- Vous ne comptez tout de même pas me laisser attendre ? s'offusqua Jacob.

- Nous te donnerons régulièrement de nos nouvelles, promis-je alors.

Jacob avait parfaitement conscience que s'obstiner ne le mènerait nulle part.

- Ce n'est pas juste, se renfrogna-t-il, boudeur.

- De toute manière, je serai là aussi pour te tenir compagnie, le consola Esmée.

- Quoi ? se récria Rose, imitée par sa sœur.

- Je serai plus utile ici, souligna ma belle-mère.

Esmé semblait si décidée qu'il paraissait évident qu'elle avait déjà discuté du sujet avec son mari. J'étais cependant moins surprise que mes sœurs par sa décision.

- Il faut que nous soyons plus nombreux, asséna Rose.

- Je te rappelle que le but n'est pas de se battre, objecta Carlisle.

- L'attaque pourrait venir d'eux. Nous devons parer à cette éventualité, renchérit Emmett.

- À ce propos, je me posais une question, intervint Jacob. Pourquoi m'ont-ils laissé en vie ?

- C'est une bonne question, siffla Rosalie.

- Tais-toi ! ordonna sèchement sa mère.

L'air revêche, elle s'exécuta. Edward fut le premier à trouver la réponse.

- Ils ne voulaient pas déclencher une guerre. Ils savent comment nous marchons. Ils sont conscients des répercussions que cela aurait pu avoir.

- Ça n'a pas de sens, le coupa Jasper. Nous n'aurions jamais soupçonné leur culpabilité. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas comment nous n'avons pas reconnu leurs odeurs.

- J'y ai déjà réfléchi, commença Edward. Il y a deux possibilités. La première serait qu'il s'agisse réellement de membres du clan. Après tout, nous ne les connaissons qu'imparfaitement. La seconde serait que leur clan se soit agrandi.

- Des nouveaux-nés ? m'étranglai-je.

- Aro aurait été bien imprudent de confier Renesmée à des nouveaux-nés. Non, je pensais plutôt à des vampires qui seraient entrés à son service. C'est ce qui me paraît le plus logique. Mais je vois ce que tu veux dire, Jasper, ils n'avaient aucun intérêt à laisser Jacob en vie.

Tout le monde semblait partager son incompréhension. Pourtant, la réponse m'apparut comme une évidence.

- Et s'ils nous attendaient déjà ? S'ils voulaient que nous remontions jusqu'à eux ? enchaînai-je. Réfléchissez ! Il fallait qu'ils puissent enlever la petite sans éveiller nos soupçons, mais ils voulaient que l'on sache que c'était eux. Jacob devenait ainsi leur seul moyen de nous faire passer le message.

- C'est stupide, remarqua l'intéressé. Il suffisait qu'ils viennent nous dire ce qu'ils avaient à nous dire.

- Les choses auraient mal tourné, assura Carlisle. Et apparemment, c'est ce qu'ils veulent éviter à tout prix.

- Je ne crois pas qu'ils auraient eu de scrupules, protesta Jasper. Ils devaient surtout craindre de perdre. Ils n'étaient que trois, rappela-t-il.

- Alors que si nous nous rendons sur leur territoire, la situation sera inversée, approuva Emmett.

- Ils se doutent donc que vous ne tenterez rien, conclut son père. Je pense, comme Bella, qu'ils nous attendent pour nous fournir des explications.

- Ou pour poser leurs conditions, le corrigea Alice.

Je partageais l'avis de ma belle-sœur. Cela leur ressemblait déjà plus.

- Dans ce cas, il n'y a plus une minute à perdre, déclara Edward.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant