8. FEU DE CAMP (Partie X)

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- C'était un mensonge par omission, la défendit-il.

- Une omission qui aurait pu me coûter cher, remarquai-je avec aigreur.

- Je t'arrête tout de suite, me coupa-t-il. À ton avis, qu'est-ce qu'il se serait passé si elle te l'avait dit ? Tu aurais sauté dans le premier avion pour m'en empêcher.

- Évidemment ! rétorquai-je énergiquement. Si j'avais pu... Attends, m'interrompis-je - et l'air se coinça dans ma gorge. Tu veux dire que j'aurais eu le temps nécessaire de t'en dissuader ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

- Ça veut dire que j'ai bien réfléchi avant de passer à l'action. Il n'y avait qu'une chose qui me retenait de le faire. De savoir que tu ne m'approuverais pas. Je ne voulais pas te décevoir.

De toute évidence, ce n'était pas tant ma colère qu'il avait craint, que le jugement que je porterais sur lui s'il avait échoué. J'étais ahurie qu'il puisse encore croire à ce genre de réaction de ma part. Je ne lui avais pourtant jamais donné matière à penser une telle chose. C'était complètement stupide.

- Tu ne pourras jamais me décevoir, affirmai-je en passant mes doigts dans sa chevelure cuivrée. En revanche, je pensais pouvoir faire confiance à Alice...

- Ne sois pas trop dure avec elle. Elle est dans une période délicate en ce moment.

- Je me suis montrée trop naïve, la disculpai-je. Tu étais parti pour avoir une simple discussion et tu es revenu trois jours plus tard. J'aurais dû me douter qu'il y avait autre chose derrière tout ça.

- Je suis allé voir les Volturi le jour même de mon arrivée, en fin d'après-midi, se justifia-t-il. Ils ont refusé immédiatement mais je ne voulais pas baisser les bras. J'ai passé toute la nuit à me demander quels choix s'offraient encore à moi et j'ai fini par conclure que la dernière action sensée que je pouvais mener à ce moment-là était d'échanger nos places. J'ai mûri ma décision toute la journée du lendemain et je n'y suis finalement retourné qu'au soir. La suite, tu la connais. Je suis encore resté une demi-journée avant de me rendre compte que je n'avais plus rien à faire là-bas. Ce voyage n'a fait que renforcer mes incertitudes, en fin de compte.

- Et les miennes avec. Aro vient de refuser un don qu'il convoite depuis des années, pour avoir près de lui une enfant dont le pouvoir ne lui est d'aucune utilité. Elle représente donc une menace. Mais pour qui ? Ou alors, il espère obtenir quelque chose d'elle. Mais j'ignore ce que ça pourrait être, avouai-je.

- Je pencherais plutôt pour la deuxième option, approuva Edward. Nous leur avons déjà démontré par le passé qu'elle ne représentait pas un danger pour qui que ce soit. Je pense qu'il y a certains paramètres qui nous échappent.

- Edward, je suis certaine qu'ils n'ont aucune raison valable pour justifier ce qu'ils ont fait.

- Les Volturi n'agissent jamais sans avoir une bonne excuse derrière laquelle se cacher, objecta-t-il, contrit.

- Pourquoi nous laisser dans l'ignorance alors ? contre-attaquai-je.

- C'est la pièce manquante du puzzle, reconnut-il. Mais je reste persuadé que leur problème est directement lié à notre famille.

- Et si la proposition que tu leur avais faite... n'était pas suffisante ? hésitai-je.

Edward se raidit. Sa poigne se fit plus ferme et je vis dans son regard qu'il partageait désormais mes craintes.

- Alice... se brisa-t-il.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant