- Tu te trompes. Ma vie n'a de sens que si tu es là.
- Mais ça ne t'empêche pas de te sentir coupable, l'interrompis-je.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Tu démens ?
- Oui. J'ai bien quelques fautes à me faire pardonner mais...
- Tu mens, Edward.
- Je ne vois pas ce qui te permet d'affirmer cela.
- Jasper, lâchai-je finalement.
- J'aurais dû m'en douter, soupira-t-il.
- Edward...
Pour la énième fois, la serveuse nous coupa. Elle s'approcha, une assiette fumante à la main.
- Bon appétit, fit-elle en déposant l'assiette devant moi et en jetant un coup d'œil désapprobateur sur ma main que tenait Edward.
Je ne pris donc pas la peine de la remercier et repris là où elle nous avait interrompus.
- Edward, j'aimerais que tu cesses de te fustiger pour ce qu'il s'est passé. Si je suis ton raisonnement, Alice est coupable, Jacob est coupable, je suis coupable. Sois sérieux. Je crois que t'infliger cette douleur ne t'aidera pas. Ne nous aidera pas, rectifiai-je. J'aimerais juste que... que tu fasses la part des choses.
- Tu peux me dire quelle est ta part de responsabilité ?
- Je l'ai repoussée. Ce que j'ai fait est odieux. Je n'ai pas su faire la part des choses et j'ai préféré la tenir à l'écart. Crois-moi, si je pouvais revenir en arrière, je lui raconterais tout ce que j'avais sur le cœur à ce moment-là. Il est trop tard à présent et je ne peux que me le reprocher. Mais à l'heure actuelle, c'est le fait de la savoir loin de moi qui me fait le plus souffrir. Et je n'ai pas l'impression que la situation soit la même pour toi. Tu t'affliges d'une implication qui n'est pas juste. Tu ne pouvais rien y faire. Dis-toi bien que tu ne pouvais rien y faire, insistai-je. Pas plus que ne le pouvait Jacob ou Carlisle ou je ne sais qui d'autre.
- J'imagine que c'est Jasper qui t'a demandé de me parler de cette façon ? demanda-t-il gentiment.
- En partie, oui, admis-je.
- J'y réfléchirai, conclut-il. Tu devrais manger, ça va être froid.
Il lâcha ma main et je m'emparai de ma fourchette avant de la planter dans un ravioli. L'odeur ne m'inspirait rien de particulier et j'hésitai avant de savoir ce que j'allais faire. Je n'avais jusqu'ici jamais tenté l'expérience.
Depuis que j'étais vampire, je m'étais amplement contenté du sang animal et je n'avais même pas réessayé de goûter à la nourriture humaine. Cela m'avait paru inutile mais je devais bien reconnaître que ma curiosité était la plus forte. Je portai donc la fourchette à ma bouche et posai le ravioli sur ma langue. J'attendis quelques secondes avant de faire la grimace.
- Alors ?
- C'est infecte, lâchai-je.
La texture du ravioli ressemblait à une sorte de caoutchouc et le goût me faisait penser à un chewing-gum maintes et maintes fois réutilisé. Discrètement, je saisis ma serviette en papier et recrachai la pâte à l'intérieur. Je pris mes couverts et les croisai dans mon assiette.
- Je t'avais prévenue, me rappela-t-il.
- C'est vrai, oui. Mais j'aurais au moins tenté.
- Tu veux qu'on s'en aille ? me demanda-t-il tout à coup.
- J'attendais que tu le proposes, rigolai-je.
Nous nous levâmes donc et la patronne surgit de la cuisine. Elle avait probablement dû nous espionner depuis notre arrivée. Edward lui demanda l'addition et nous ressortîmes enfin à l'air libre. Nous reprîmes rapidement la route. Je n'avais jamais été aussi impatiente de rentrer à Forks.
VOUS LISEZ
TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fiksi Penggemar"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...