Ce matin-là, je ne fis que tourner en rond dans la maison. La veille au soir, après que Seth soit passé nous saluer et nous remercier d'avoir pu lui permettre de passer quelques heures avec Renesmée, Edward m'avait annoncé qu'il comptait partir un peu plus tard avec Emmett pour s'acheter une nouvelle voiture.
Mon beau-frère, lui, avait déjà trouvé la sienne deux semaines auparavant tandis qu'Edward était revenu bredouille. Il m'avait bien sûr fait part de ses préférences en la matière, mais son éternelle envie de me faire plaisir l'avait conduit à renoncer ; il voulait d'abord mon avis. Il avait donc tenté de me convaincre de l'accompagner, arborant son fameux sourire en coin.
- Accompagne-moi, Bella. J'aimerais avoir ton avis, m'avait-il implorée.
- Je vais être franche, je ne tiens pas particulièrement à passer plusieurs heures dans un habitacle confiné en compagnie de cette grosse brute d'Emmett ! En revanche, si nous avions été seuls... m'étais-je interrompue.
- N'essaie pas de me distraire, Bella - même si ça a toutes les chances de marcher. Emmett ne t'ennuiera pas, il sait se tenir quand il veut...
- Et quand il ne veut pas, tu sais ce que ça peut donner... Enfin, j'ai été heureuse de pouvoir à nouveau le battre au bras de fer hier soir. Je sais que ça a le don de l'agacer ! avais-je triomphé. Cependant, je sens que ça ne sera plus très long avant qu'il ne reprenne le dessus. C'est dommage, j'appréciais de pouvoir lui mettre une bonne raclée de temps en temps.
- S'il n'y a que ça pour te faire plaisir, je le cognerai quand l'envie t'en prendra, m'avait proposé Edward.
- C'est très généreux de ta part ! J'accepte avec joie, avais-je fièrement déclaré en lui faisant la révérence.
Edward m'avait soudain saisie par la taille et nous avait tous deux envoyés valser sur le canapé du salon. Il m'avait longuement embrassée et le brasier qui couvait au fond de mes veines s'était ravivé. J'avais toutefois tenté de me contrôler.
- Nous ne sommes pas... chez nous... je te rappelle... avais-je haleté.
Edward s'était raidi, mes mots prenant soudain tout leur sens. Nous nous étions donc réinstallés de manière plus décente sur le canapé, nos doigts fiévreux toujours entrecroisés.
- Bon alors, où en étais-je avant que tu ne m'interrompes ? avait-il repris, moqueur.
J'avais émis un petit rire et un son de clochettes avait retenti dans la pièce.
- Ah oui, je te proposais de venir avec moi. Tu es d'accord ?
- Pitié, Edward, ne m'inflige pas ça, l'avais-je supplié. Tu sais que les voitures, ça n'est et ça ne sera jamais mon truc !
- Tu disais ça aussi pour ce qui était de danser et il me semble que tu as changé d'avis, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu m'as dit déjà le jour de notre mariage : "Je pourrais m'habituer à ça" ?
- Tu as bonne mémoire mais... ça n'a rien à voir ! J'aime danser - avec modération, d'accord - mais uniquement en ta compagnie, avais-je tenté de me défendre.
- Alors tu finiras par aimer les voitures si je suis à tes côtés. Ce qui veut dire... pour l'éternité !
J'avais ouvert la bouche pour protester, mais Edward m'avait arrêtée d'un geste de la main.
- N'en dis pas plus, tu ne ferais que t'enfoncer, m'avait-il interrompue.
J'étais furieuse contre moi-même, il m'avait ferrée. Je m'étais laissé piéger comme une gamine. Sa logique était implacable - il m'avait retourné mes arguments en pleine figure. Mais je n'avais pas cédé, je ne voulais pas l'accompagner, point final.
Ils étaient donc partis tous les deux au beau milieu de la nuit, un grand sourire aux lèvres. Et maintenant, je tournais comme un lion en cage ! Edward avait déposé un baiser sur mon front avant de s'éclipser et m'avait promis de reprendre là où je l'avais interrompu quelques heures plus tôt sur le canapé. Il avait intérêt à ne pas m'avoir menti.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fanfiction"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...
