TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

7. SOUTIEN (Partie III)

Mon père m'apporta la réponse de lui-même.

- Je suis passé voir Billy, hier soir. Il n'avait pas l'air bien du tout. Il m'a expliqué ce qu'il s'est passé.

Toujours muette, je me creusais les méninges pour chercher ce que l'Indien avait bien pu inventer.

- Le plus important, c'est que Jake aille bien, tentai-je de changer de sujet.

- Pour le moment, oui, mais je compte bien faire un peu de ménage dans cette forêt.

- Du ménage ? hoquetai-je.

- Les gars sont d'accord avec moi pour organiser des battues. On ne peut pas laisser les bêtes sauvages s'approcher autant de la Réserve.

- Oh, je vois, fis-je d'une voix mal assurée.

En réalité, j'étais paniquée. Il fallait à tout prix que je prévienne Sam et les autres de rester loin de la Réserve.

- Est-ce vraiment utile ? l'interrogeai-je. Ce genre d'accident est plutôt rare.

- Nous allons déjà monter la garde et puis nous verrons bien. Mais je suis responsable de ce qu'il pourrait se passer si un animal s'en prenait à quelqu'un d'autre.

- Tâche d'être prudent, lui conseillai-je. Et ne force pas trop sur ta cheville.

- C'est promis, me tranquillisa-t-il. C'est dommage, j'aurais bien voulu prendre la petite à la maison, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, j'ai la tête ailleurs.

- Ce n'est pas grave, l'excusai-je, sautant sur l'occasion.

Les choses ne pouvaient pas mieux tomber. Mon père allait être occupé pour un bon moment. Cependant, le ton inquiet que j'avais perçu dans sa voix me laissa perplexe.

- Tu as des problèmes ? repris-je.

- On peut dire ça. Les Marks ont disparu depuis plusieurs jours maintenant. Le plus jeune de leurs fils était avec eux. C'est Austin qui a donné l'alerte en ne les voyant pas revenir. J'avoue qu'avec ce qu'il vient d'arriver à Jacob, je suis plutôt inquiet.

Ahurie, je ne répondis rien. Je me souvenais parfaitement du frère de celui-ci ; il m'avait offert ses vieilles motos quand l'adrénaline était devenue mon moteur pour survivre. Jamais je n'aurais cru une telle chose possible. Je venais de découvrir l'identité des trois randonneurs qu'Edward et Jasper avaient retrouvés morts. Bien entendu, je n'en touchai mot à Charlie. Il avait trouvé sa propre explication à cette disparition.

- Enfin, reprit-il, je vais arrêter de t'embêter avec mes soucis.

- Ça ne me gêne pas, tu sais, répliquai-je. Tiens-moi au courant si tu as du neuf. De toute façon, j'essaierai de passer te voir demain soir, quand tu seras rentré.

- Je ne rentre pas très tôt en ce moment, objecta-t-il.

- Et tu ne manges rien, affirmai-je. Puisque Sue n'est pas là.

- Bella...

- Ne discute pas, le coupai-je. Je préparerai ton dîner en t'attendant.

- Si tu insistes, céda-t-il. Bon, je dois te laisser. À demain, alors !

- C'est ça, à demain ! m'exclamai-je d'une voix faussement enjouée.

Lorsque je raccrochai, je me sentis égarée. Je prenais conscience que je n'étais pas au bout de mes peines. Ces derniers jours avaient été éprouvants et je me demandai si je tiendrais le coup encore bien longtemps. Ces pauvres gens étaient morts parce qu'on en voulait à mon bonheur. Je pensais pourtant avoir enduré assez d'épreuves pour jouir pleinement de cette vie parfaite. Mais je m'étais visiblement trompée et le prix à payer était trop lourd pour moi. Bien trop lourd.