TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

1. LIENS (Partie XII)

La date me prit au dépourvu. Les vampires n'avaient pas besoin de repères dans le temps. Seule notre organisation pouvait dépendre d'une date. J'appréciais cette habitude qui m'évitait les pénibles fêtes d'anniversaire – qui pouvaient parfois s'avérer catastrophiques – les préparatifs ou tout autre évènement à célébrer, susceptible de me mettre en avant.

Pourtant, je ne pus m'empêcher de penser qu'aujourd'hui était un jour tout particulier. Cela faisait un an que je m'étais liée pour l'éternité à celui que j'aimais éperdument. Certes, j'avais vécu ce moment à travers mes pauvres yeux d'humaine, mais il me semblait que rien n'aurait pu parfaire cet instant magique.

Mon souvenir de cette journée était intact. Renée et Charlie m'offrant la broche de grand-mère ornée de saphirs, ma robe dont la traîne était trop longue, mon père m'amenant à l'autel, les mots prononcés devant le pasteur, mon tour de piste avec Jacob, mes adieux à Renée et à mes amis...

Une vie nouvelle avait alors commencé pour moi, mais cette seule année avait suffi à me combler d'un bonheur sans égal. Le partage de mon existence avec Edward, la naissance de notre enfant, mon éternité...

Je n'avais rien prévu d'extravagant pour l'occasion. Je souhaitais uniquement pouvoir profiter de cette journée en tête-à-tête avec Edward. J'avais donc décidé de confier notre enfant à Esmée pour la journée.

Edward était revenu de sa virée avec Emmett en début de matinée. Les cernes lavande sous ses yeux avaient disparu et l'or brun flottait à nouveau dans ses iris. Nous avions ensuite quitté la villa, sans même savoir ce que nous comptions faire de notre journée. Nous étions sur le chemin du retour au cottage lorsqu'Edward me proposa une balade en forêt.

- Que dirais-tu d'une promenade tranquille, rien que toi et moi ?

- Une promenade ? Tranquille ? C'est un mot qui ne fait pas partie de ton vocabulaire, ironisai-je.

- Comme tu voudras... Alors, laisse-moi te proposer autre chose. Serais-tu tentée par une petite course ? lâcha-t-il, une étincelle de malice dans les yeux.

- Tu me lances un défi ? Voilà qui te ressemble plus. Quelle est la destination ?

- Tu n'auras qu'à me suivre pour le savoir ! s'esclaffa-t-il.

- C'est de la triche !

- Je dirais plutôt que tu as peur de l'échec parce que tu sais que je suis le plus rapide...

- Frimeur... bougonnai-je.

Sur ces derniers mots, Edward tenta de me devancer mais je fus réactive, et en quelques bonds, je me retrouvai à ses côtés. Le trajet me parut étonnamment long pour une simple course, mais le plus étrange fut que je ne reconnaissais pas les lieux que nous traversions.

J'aperçus soudain devant moi une éclaircie inattendue au milieu de la lumière aux reflets verts qui filtrait à travers les arbres, tandis qu'Edward s'arrêta net. Je me figeai à mon tour - je venais de comprendre où nous nous trouvions.

- Tu es bonne dernière, lâcha-t-il.

- Edward ! m'exclamai-je. Depuis combien de temps n'étions-nous pas revenus dans cette clairière ?

- Ça fait plus de deux ans. J'ai pensé que tu aimerais revenir dans cet endroit symbolique...

- C'est... parfait, mais je n'ai rien à t'offrir en retour ! me récriai-je.

- Tu m'as déjà tant donné, Bella. Le seul partage de ton existence est le plus beau cadeau que tu aies pu me faire...

Les mots qu'ils venaient de prononcer étaient si parfaits - c'était le seul mot qui me venait à l'esprit - qu'une fois encore, je ne sus quoi lui répondre. Ma seule réaction fut de l'embrasser avec force tandis qu'un courant électrique secouait mon corps tout entier. Il me rendit alors mon baiser avec fougue. Nos deux corps s'entrelaçaient déjà au moment où je lui arrachai sa chemise.