8. FEU DE CAMP (Partie III)

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- Je refuse de perdre l'un d'entre nous, acquiesçai-je. Et je ne pense pas que le reste de la famille l'accepterait non plus.

- Crois-moi, rétorqua-t-il. Ils sont aussi désespérés que nous et en arrivent parfois à penser que ce serait la meilleure solution. Se battre, gagner et détruire les Volturi ou perdre, mais avoir fait tout ce qu'il fallait pour retrouver la petite. Même Carlisle y songe quelquefois.

Ses mots m'impressionnèrent. Je n'aurais jamais cru que Carlisle puisse en arriver à souhaiter recourir à la violence, lui qui détestait à ce point le conflit. Je pris alors réellement conscience à quel point ils étaient affectés de cette séparation. Non pas que je l'ignorais, mais je n'avais jamais réfléchi sous quel jour ils devaient voir tout cela. Eux aussi avaient perdu quelqu'un : une nièce, une petite-fille.

- Je ne comprends pas ce qu'ils veulent, reprit Edward. Ils ont même refusé de...

- De quoi ? enchaînai-je lorsque je vis qu'il s'était interrompu.

- Rien, répondit-il en détournant les yeux, penaud. Oublie.

- Edward, insistai-je.

- Je ne veux pas que tu te mettes en colère, se défendit-il.

- Je t'en prie, le suppliai-je alors.

- Je... je leur ai proposé d'échanger ma vie contre la sienne, bégaya-t-il en constatant mon expression.

- Quoi ? m'exclamai-je.

Son annonce était loin de me surprendre, bien au contraire. Mais je ne pus m'empêcher d'être en colère tant j'avais conscience d'avoir été à un cheveu de le perdre.

- Tu imagines, m'emportai-je, ce qu'il se serait passé s'ils avaient... accepté ?

Ce dernier mot eut du mal à franchir mes lèvres. Il se tut mais je vis bien qu'il commençait lui-même à perdre patience.

- Tu étais censé leur demander des explications, continuai-je, et non pas te sacrifier ! Tu te souviens de ce que tu m'as dit quand tu es parti ? Tu m'as promis que tu reviendrais.

- Et qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? s'énerva-t-il. C'était la dernière chose que je pouvais tenter, je l'ai fait !

- En quoi ta...

Je fus incapable de finir ma phrase tant cette perspective m'était insupportable.

- Je ne pensais pas nécessairement à mourir, poursuivit-il en m'empêchant d'aller plus loin. Toi comme moi savons à quel point Aro convoite les pouvoirs de notre famille. Je me suis dit qu'il ne serait pas opposé à une proposition de ce genre, lui qui a toujours tellement insisté pour me faire entrer au sein de son groupe. Je devais essayer !

- Tu crois sincèrement, grondai-je, que j'aurais été capable de supporter une telle chose ? C'est exactement le genre d'attitude qui nous pousserait à faire une bêtise. Tu ne m'aurais certainement pas pardonnée, si j'en avais autant.

Edward prit mon visage entre ses mains.

- Bella, regarde-moi droit dans les yeux et ose me soutenir que tu n'aurais pas tout essayé si tu avais été à ma place.

Je ne répondis rien. Constatant ma reddition, il s'adoucit.

- Écoute, oublions tout ça, reprit-il. Ça n'a pas marché, nous trouverons autre chose.

J'allais protester mais il m'en empêcha en déposant un baiser sur mes lèvres. J'enroulai mes bras autour de son cou et plaquai ma bouche plus fort contre la sienne. Il me rendit mon étreinte plus violemment encore. Je ne lui en voulais déjà plus.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant