- Jacob ?
J'avais profité de l'occasion que m'avait fournie Alice en emmenant Renesmée dans la salle de bain - afin de lui faire subir une quantité effroyable d'essayages en tous genres - pour aller trouver mon ami. Nous étions dans la cuisine à ce moment-là, ce qui n'avait rien de très étonnant connaissant son incroyable appétit. Jacob allait porter sa fourchette à sa bouche lorsque je l'avais interrompu. Il la reposa dans son assiette, faisant crisser la céramique de façon désagréable.
- Oui, Bella ?
- Il faut que je te dise quelque chose et j'avoue que je ne sais pas trop par où commencer...
Mon ami tapota le siège près de lui en signe d'invitation. Je l'acceptai, non que j'eusse le besoin de m'asseoir, mais Jacob se comportait si naturellement en ma présence, à croire qu'il arrivait presque à oublier que j'étais un vampire. Tout à coup, il fronça les sourcils et une ride inquiète barra son front, comme si quelque chose venait de lui traverser l'esprit.
- C'est Renesmée ? s'enquit-il d'une voix rauque.
- Eh bien... oui, réussis-je à articuler, surprise par la rapidité avec laquelle il avait fait le rapprochement entre l'hésitation que j'affichais et ma petite fille.
- Elle va bien ?
- Oh, il ne s'agit pas de ça ! le rassurai-je en croisant son regard paniqué. Elle se porte comme un charme, ce n'est pas le souci.
- Alors quoi ? s'impatienta-t-il, intrigué à présent.
Je cherchai la manière la plus délicate de lui annoncer afin qu'il ne s'affole pas en se mettant à brailler, éveillant ainsi les soupçons de Renesmée qui ne se trouvait qu'à l'étage. Son ouïe avait beau ne pas être aussi fine que la nôtre, elle restait néanmoins plus sensible que celle d'un humain. Et même un humain pouvait capter une conversation à haute voix depuis l'étage, à condition de tendre l'oreille.
Je priais pour qu'elle soit suffisamment occupée avec sa tante pour ne rien entendre de notre échange. Je décidai cependant de ne pas tenter le sort et me mis à chuchoter.
- Nous avons trouvé son cadeau.
- Super ! murmura-t-il avec des airs de conspirateur.
- Écoute, ce que je vais te dire est important : nous comptons partir en Amazonie avec l'ensemble de la famille pour rendre visite à Zafrina et Senna.
Jacob s'était figé.
- J'aimerais que tu viennes avec nous, continuai-je et mon débit s'accéléra. J'ai conscience que tu dois veiller sur ta meute mais que tu ne peux pas t'éloigner d'elle si longtemps...
- Vous comptez partir combien de temps ? m'interrompit-il.
- Rien n'est encore fixé, mais j'imagine que notre séjour risque de durer un bon moment. Une semaine, peut-être plus...
Certainement, cela risquait de durer bien plus longtemps, mais j'essayais de ménager la réaction de mon ami. Ce dernier ne répondit rien, le regard vague.
- Tu pourrais... je ne sais pas, demander à Sam de veiller sur Forks en ton absence, poursuivis-je en inventant au fur et à mesure que je me démenais pour trouver une solution. Et puis, Seth et Leah...
- C'est bon, Bella ! lâcha-t-il enfin. Ils peuvent se débrouiller sans moi.
Je doutai l'espace d'un instant d'avoir correctement interprété le sens de ses paroles.
- Tu veux dire que... tu acceptes ?
- Ben, je dois d'abord en parler à mon père et à Sam, mais... c'est oui, j'imagine.
- Tu imagines ? persiflai-je.
Je pouvais me permettre d'être ironique à présent qu'il m'avait convaincue que rien au monde, pas même sa meute, ne pourrait l'éloigner de Renesmée. J'avais cru que Jacob serait le laissé-pour-compte dans toute cette histoire, pensant qu'il ne pourrait délaisser aucun des deux partis.
J'avais déjà imaginé différents scénarios, m'attendant à toutes sortes de réactions négatives de sa part. Je m'étais préparée à l'idée qu'il s'oppose fermement à ce projet, pire, qu'il m'en veuille de lui arracher sa raison d'être. Mes craintes paraissaient peu fondées, désormais.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fiksi Penggemar"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...