TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

2. PARTAGE (Partie VIII)

- Qu'est-ce que tu as vu, Alice ? m'inquiétai-je en reposant la petite au sol, la chaleur de sa main encore persistante sur ma joue.

- Je le savais !

Ma belle-sœur leva les yeux au ciel.

- Ce n'est rien, Bella, reprit-elle.

- Alors dis-moi ce que tu as vu ! ripostai-je.

Alice vrilla son regard sur Renesmée et lui adressa un sourire complice.

- Tu ne m'aides vraiment pas beaucoup, Nessie ! Si tu pouvais épargner ce genre de détail à ta mère...

- Alice... m'impatientai-je.

- D'accord, d'accord ! On dit souvent qu'après avoir été transformé en vampire, certains traits de caractère sont exacerbés. Eh bien, je confirme Bella, tu es plus entêtée que jamais !

Je ne répondis rien. J'eus le temps de compter jusqu'à trente avant qu'Alice ne se décide à reprendre la parole.

- Bon, très bien ! J'ai vu ton père embrasser Sue ! déclara-t-elle fièrement.

J'ouvris des yeux ronds.

- C'est toi qui as insisté pour savoir ! se défendit-elle.

- Alice, comment as-tu osé espionner mon père ? me récriai-je.

- Eh, une minute, Bella ! Je te rappelle que c'est toi qui me demande sans arrêt de veiller sur ton père mais tout en prenant garde à respecter son intimité. Tu sais que mon pouvoir n'est pas infaillible, sinon je l'aurais vu tomber chez lui - ou alors, c'est que je n'étais pas concentrée à ce moment-là, ajouta-t-elle comme pour elle-même. Mais, il y a certaines choses qui ne peuvent pas m'échapper...

- Tu as raison, Alice. Pardonne-moi, je sais que tu ne décides pas de tes visions, reconnus-je.

- Je ne t'en veux pas, ta réaction est normale et compréhensible. Tu es sous le choc, c'est tout ! railla-t-elle.

Alice n'avait pas tout à fait tort. J'avais beau m'être préparée à cette éventualité - certains signes ne trompaient pas -, je n'étais cependant pas parvenue à imaginer la scène. À ma décharge, Charlie ne s'étant jamais complètement remis du départ de ma mère, je n'avais jamais eu à affronter ce genre de situation.

Une image prit tout à coup naissance dans mon esprit - mon père et l'Indienne se promenant dans la Réserve, un air béat sur le visage. Peut-être même un ou deux enfants traînant dans leurs pattes.

Je savais que Charlie ne voulait pas d'autres enfants - j'avais réussi à moi seule à lui apporter la dose maximale de problèmes qu'il était en mesure de supporter - mais il devrait accepter ceux de Sue. Comment supporterait-il d'avoir pour beau-fils et belle-fille deux loups-garous ? Car je ne doutais pas que Sue lui révèlerait la vérité. Je chassai cette idée de ma tête - je précipitais certainement un peu trop les choses.

- Bella, reviens parmi nous ! se moqua Alice.

- Excuse-moi, c'est que...

- C'est que tu te fais beaucoup trop de souci, Bella, soupira-t-elle en posant ses mains sur mes épaules.

- Tu as raison. Bon alors, quel est le programme pour la soirée ?

- Et si on allait se promener ? proposa Renesmée.

- Bonne idée ! Dans ce cas, nous serons de retour dans deux heures et si jamais Edward rentre avant moi, dis-lui...

- Oh oui ! Je lui dirai que tu l'aimes d'un amour fou et brûlant ! rugit soudain une voix grave en provenance des escaliers. Oh, Edward...

- Tu ne paies rien pour attendre, Emmett ! le menaçai-je.

J'entendais encore le rire argentin d'Alice quand nous disparûmes dans la forêt.