11. FUITE (Partie VIII)

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J'avais du mal à croire que c'était moi qui m'adonnais à ce genre de pratique. Je fermai le blouson jusqu'en en haut et remontai bien le col afin de préserver un maximum mon visage, avant de ressortir des toilettes.

Je refis le chemin inverse et fourrai discrètement le portefeuille dans le sac du pauvre homme que je venais de dépouiller. C'était vraiment trop facile et je comprenais aisément pourquoi les autres avaient souvent recours à ces procédés peu orthodoxes.

Je tirai la capuche sur mes cheveux et m'empressai de débarquer, préférant ne pas me retourner lorsque j'entendis ma victime crier au vol. Deux hôtesses tentaient de le calmer mais il vitupérait contre elles, les accusant d'avoir manqué d'attention durant tout le vol.

J'enfouis mes mains dans mes poches et baissai la tête le temps de gagner l'intérieur de l'aéroport. La forte odeur humaine qui imprégnait la veste était alléchante et réveilla le brasier qui couvait au fond de ma gorge. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à cela.

Lorsque je gagnai enfin l'ombre protectrice de l'enceinte de l'aéroport, je relevai la tête et me mis à réfléchir. La première chose que je devais faire était bien évidemment de remédier à ce problème urgent, avant de m'engouffrer sur les routes italiennes, au risque que mon camouflage improvisé ne finisse par me trahir.

Il fallait que je reste à l'aise et que je n'aie plus à réfléchir à un tel détail. J'allais vraiment avoir besoin de toute ma concentration une fois là-bas. Je gagnai donc le hall d'entrée et empruntai l'escalator qui menait à la galerie commerçante. En effet, tout l'étage était réservé aux divers commerces et boutiques susceptibles de faire des affaires dans un endroit comme celui-là.

Je n'avais pas le temps de m'attarder et entrai donc dans la première boutique qui me tomba sous la main. L'hôtesse d'accueil me lorgna tout en me saluant. Irritée, je lui rendis la pareille et la brune dut se résoudre à baisser les yeux.

Je me dirigeai immédiatement vers les manteaux longs. Je voulais me débarrasser au plus vite de cette veste d'homme dans laquelle je me sentais mal à l'aise, imprégnée d'une forte odeur humaine en raison de la fréquence avec laquelle elle avait dû être portée. Plus l'odeur serait faible, plus je parviendrais à m'en détourner facilement. La vendeuse quitta rapidement son comptoir et vint rôder autour de moi.

- Buon jurno, me salua-t-elle.

- Bonjour, me contentai-je de répondre.

- Je peux vous aider ? s'enquit-elle alors dans un américain approximatif.

- Non, merci, tranchai-je avec un sourire de glace.

Je m'emparai d'un trench noir qui conviendrait parfaitement à l'usage que je lui destinais.

- Vous devriez choisir le blanc, intervint-elle alors, vexée de ma non-coopération. Par un temps pareil, le blanc est ce qui vous conviendrait le mieux.

Le but étant justement de ne pas me faire remarquer, je n'allais certainement pas céder. Et même en temps normal, je n'aurais pas apprécié cette manière un peu trop insistante qu'elle avait de vouloir faire valoir son opinion.

- Je sais déjà ce qui me conviendra le mieux, rétorquai-je en posant le manteau sur mon bras, avant de filer en direction des accessoires.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant