TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

1. LIENS (Partie XIII)

Le lendemain matin, nous nous rendîmes de bonne heure à la villa afin de récupérer Renesmée. Toute la famille était réunie au salon et je remarquai derechef le petit sourire chargé de sous-entendus d'Emmett.

Je ne savais pas pourquoi mais j'avais guetté sa réaction - il semblait, ces derniers temps, avoir oublié son engagement quant à ses sarcasmes sur ma vie sexuelle. Son visage indiquait clairement ce qu'il pensait et je ne pus m'empêcher de lui rendre son sourire.

Je me dirigeai vers Esmée avant de lui demander si la nuit n'avait pas été trop agitée. Emmett étouffa un rire tandis que Rosalie lui assena un coup de coude dans les côtes. Je n'eus pas besoin de le regarder pour savoir qu'il mourrait d'envie de me retourner ma question.

Esmée me rassura immédiatement - son instinct maternel reprenait le dessus - Renesmée avait dormi d'un sommeil paisible. Jacob franchit le seuil de la villa à cet instant. Il venait, bien évidemment, prendre des nouvelles de la petite.

- Alors, comment va Nessie, ce matin ?

- C'est justement ce que j'étais en train de demander à Esmée. Apparemment, tout va bien.

Cette dernière acquiesça avant de reprendre sa discussion avec Carlisle.

- Et toi, ta journée d'hier n'a pas été trop... épuisante ?

J'avais cherché le mot approprié pour qualifier l'énergie débordante de mon enfant.

- Tu veux rire, on s'est éclatés comme deux fous ! À refaire !

Jacob s'interrompit. Il ne prit pas la peine de me demander comment s'était déroulée ma journée. Et puis, ça aurait été trop embarrassant pour lui comme pour moi. Son estomac choisit ce moment pour gronder bruyamment, nous évitant ainsi une situation inconfortable.

Il tourna donc les talons et j'eus l'impression qu'il laissait ses jambes le porter jusqu'à la cuisine, comme si son corps musculeux était devenu trop lourd pour lui. Il me parut beaucoup plus fatigué qu'il ne le laissait entendre - sa relation avec l'objet de son imprégnation ne lui laissait plus le moindre répit.

Il ouvrit la porte du réfrigérateur qui contenait une quantité de nourriture absurde. De quoi nourrir une quinzaine de personnes pendant au moins toute une semaine. Je savais que Carlisle et Esmée étaient attentifs aux besoins de Jacob - ils souhaitaient qu'il se sente comme chez lui - mais là, on frôlait le déraisonnable ! Certes, il arrivait à de rares occasions que Renesmée se nourrisse d'autre chose que de sang frais, mais cela ne suffisait pas à justifier une telle surabondance.

Jacob sortit donc les restes d'un poulet froid conservé dans une boîte en plastique, accompagné d'une salade de pommes de terre fraîchement préparée par Esmée. Il déposa grossièrement le tout dans une assiette avant de laver le récipient, de le sécher et de le ranger. Il se versa ensuite un grand verre de soda, puis s'installa sur l'un des tabourets de la cuisine et commença à engloutir son repas.

Au bout d'un moment, il s'interrompit, pensif. Je vis ses nerfs tressaillir imperceptiblement sous sa peau cuivrée. Son attitude ne me trompa pas ; Jacob avait quelque chose à me demander.