1. LIENS (Partie IV)

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Jacob revint vers onze heures avec son repas sous le bras. Il portait son éternel pantalon de survêtement coupé au-dessus des genoux - mais propre cette fois - ainsi qu'un vieux tee-shirt noir délavé. Il engloutit un premier sandwich au poulet avant de vider une canette de soda. Son premier mot fut pour ma petite fille.

- Où est Renesmée ?

Edward lui répondit que Charlie l'avait emmenée pour la journée et que Rosalie s'était portée volontaire pour les accompagner. Elles reviendraient plus tard dans l'après-midi.

- Ça tombe bien ! J'aurais aimé l'emmener à la Réserve, ce soir. Nous passerions voir Emily, je sais à quel point elle adore les enfants.

- Ce soir ?

- Oui, où est le problème ?

- C'est que... je ne suis pas très rassurée à l'idée de vous savoir seuls dehors si tard, expliquai-je.

- Ne t'inquiète pas, Bella, je ne te l'enlèverais que pour quelques heures. Il ferait encore clair à notre retour.

- Et que compterais-tu faire ?

- J'avais l'intention de l'emmener à la plage...

Je ne pus réprimer un sourire devant l'attitude hésitante de mon meilleur ami.

- C'est d'accord, mais je veux que tu veilles sur elle, lança Edward.

- Pas de panique, il n'y aura ni moto, ni saut du haut des falaises !

- Je suis sérieux, Jacob, sois prudent.

- Je serai prudent, vous avez ma parole.

Sur ces derniers mots, Jacob engloutit son second sandwich – je me demandais où il pouvait bien ranger tout ça, à part dans ses muscles – puis se leva brusquement du canapé.

- Et pour vous, quel est le programme ?

- Un gros orage en perspective pour cet après-midi, retentit une petite voix cristalline.

- Jacob, tu nous accompagnes ! lança Emmett.

- Je n'aime pas particulièrement le base-ball, surtout depuis que tu m'as brisé le poignet avec l'une de tes nombreuses balles perdues, rétorqua Jacob avec une moue moqueuse.

- Allez, fais pas cette tête ! Tu étais guéri dans l'heure qui a suivi.

- D'accord, je vous accompagne, mais je ne jouerai pas.

Nous partîmes donc vers le milieu de l'après-midi, avec la Jeep Wrangler d'Emmett et la Volvo en direction du terrain de base-ball.

Effectivement, l'air s'était alourdi au fil des heures. Les cimes des arbres se balançaient au gré du vent et une épaisse couche de nuages noirs s'était formée le temps d'arriver à destination. Je coupai le moteur tandis qu'un éclair éblouissant frappait la pelouse avec violence - nous arrivions juste à temps.

Quand je songeais à mon aversion pour le base-ball - comme pour tout autre sport, d'ailleurs - du temps où je n'étais qu'une simple humaine, je me rendais compte que rien n'avait changé. J'étais restée la même ; seule mon apparence était quelque peu différente. Le bruit du tonnerre se répercuta loin dans la forêt. La partie pouvait commencer.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant