8. FEU DE CAMP (Partie XII)

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- Oublie. De toute manière, j'ai été assez occupée avec Jacob. Je me suis même remise à la cuisine.

- Et qu'en pense-t-il ? questionna-t-il inutilement, l'air sûr de lui.

- Je doute qu'il puisse se montrer objectif en ce qui me concerne, mais il a l'air d'apprécier en tous cas. Charlie est meilleur juge. Il serait assez franc pour me dire s'il n'aimait pas.

- Tu l'as vu récemment ?

- Il y a quelques jours, répondis-je. Ça m'a fait du bien de le voir. Je crois qu'il s'en remettra plus vite que moi.

- Il ne t'a pas réclamé Renesmée ?

Je devais bien reconnaître que si le cas s'était présenté, je me serais retrouvée dans de beaux draps. Force m'aurait été de lui mentir.

- Il est débordé en ce moment. Entre la disparition des Marks et l'enquête sur laquelle il est...

- Il s'est passé quelque chose pendant mon absence ? m'interrogea-t-il.

- Rien qui ne nous concerne directement, le rassurai-je. Charlie m'a parlé d'une espèce de dingue qui pourrait roder dans les parages. Du coup, il n'est quasiment plus à la maison.

Son front se dérida. Il paraissait visiblement rassuré en ce qui concernait mon père. Je n'arrivais cependant pas à mettre toutes mes craintes de côté. Il me restait une question à laquelle je n'avais pas encore de réponse.

- Edward, me lançai-je, réponds-moi franchement. Y a-t-il une chance que Charlie retrouve les Marks un jour ?

- Aucune.

- Qu'est-ce que vous en avez fait ? enchaînai-je, piteuse.

Embarrassé, il ramassa une poignée de cailloux avant de se relever. Je l'observai attentivement, guettant sa réaction. Il jeta un premier caillou, qui vint se fracasser contre la paroi de la falaise. Le nuage de poussière retomba lentement au sol. Il en lança un second, puis un troisième, avant de daigner me répondre.

- Nous les avons mis... à l'abri, hésita-t-il.

- Dans la forêt ?

- Est-ce que tu tiens vraiment à connaître les détails ?

- Probablement pas, avouai-je.

- Nous avons fait ce qu'il fallait, ajouta-t-il pour finir de me convaincre.

- Je te fais confiance.

- Cela dit, même si ton père est occupé pour l'instant, il finira par vouloir voir Renesmée à un moment ou à un autre. Que ce soit aujourd'hui, demain ou dans une semaine.

- J'en ai bien conscience, mais je n'ai absolument aucune idée de l'excuse que je dois lui servir. J'aimerais rester proche de la réalité mais je ne peux tout de même pas lui dire qu'elle a été enlevée !

- Ce serait une erreur. Ton père se lancerait dans une chasse à l'homme et emploierait des moyens conséquents pour la retrouver, parce que ça le touche directement. Au risque que ça ne remonte aux oreilles des Volturi.

- Qu'est-ce que tu proposes, dans ce cas ?

- Nous pourrions lui dire que je suis parti voir de la famille pour un certain temps et que j'en ai profité pour emmener la petite.

- Ça pourrait fonctionner un certain temps, c'est vrai. Mais si ça venait à s'éterniser ?

- Je ne sais plus quoi te dire, dans ce cas.

- Et si nous ne lui disions seulement qu'une partie de la vérité ? proposai-je.

- Qu'est-ce que tu veux dire exactement ?

- Seulement ce qu'il a le droit de savoir, précisai-je. Que pour une raison qui tient à ce que nous sommes, il ne pourra plus la revoir pour le moment.

- La pilule va être dure à avaler, Bella, objecta-t-il. Je doute qu'il apprécie.

- C'est un risque que je suis prête à prendre si ça peut le tenir à l'écart de cette situation infernale.

- Je comprends. Mais si en plus de tout ce que tu traverses, tu dois supporter le fait de te brouiller avec ton père...

- Je ferais en sorte que ça n'aille pas jusque-là.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant