TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

3. PRÉPARATIFS (Partie XI)

L'Indienne à la peau mate eut besoin de plusieurs secondes avant de pouvoir décrocher le moindre mot. Elle eut un instant d'hésitation puis se releva maladroitement.

- Avec plaisir, Bella, parvint-elle finalement à articuler.

Je fis volte-face et déposai ma fille sur les genoux de son grand-père. Finalement, voir mon père avec un autre enfant dans les bras ne me paraissait plus si improbable. Charlie me tendit enfin la petite, qui blottit sa tête au creux de mon cou. Je montai au premier étage, précédée de Sue.

Malgré l'ambiance tamisée, je ne pus m'empêcher de remarquer les magnifiques cheveux de la jeune femme. Elle avait soigneusement rassemblé sa cascade lisse et soyeuse en une tresse lâche, retenue à son extrémité par un petit cordon de cuir qui se balançait à chacun de ses mouvements.

Sue ouvrit la porte de mon ancienne chambre et se dirigea vers le lit qu'elle ouvrit d'un geste tendre. Elle s'éclipsa ensuite quelques secondes avant de revenir avec un couvre-lit supplémentaire qu'elle déposa sur la petite.

- La nuit va être froide, se justifia-t-elle.

- C'est très gentil de votre part.

Renesmée s'était déjà endormie. La fatigue et le stress l'avaient emporté sur sa volonté de parler à Sue ce soir. En ce qui me concernait, je devais profiter de l'opportunité qui s'offrait à moi. Pourtant, ce fut la jeune femme qui se jeta à l'eau la première, ce qui me prit au dépourvu.

- Est-ce que nous pourrions discuter un peu ?

- Bien sûr ! Venez, allons dehors, nous serons plus tranquilles, proposai-je.

Je désirais m'éloigner de la maison pour deux raisons bien précises. La première étant d'éviter que Renesmée puisse capter le moindre mot de la conversation à venir, bien qu'elle se soit assoupie. Je ne tenais pas à ce qu'elle soit de parti pris quand viendrait son tour d'échanger avec l'Indienne. L'autre raison relevait plus du caractère personnel de cet échange. Je ne souhaitais pas qu'Edward puisse entendre la teneur de nos propos et qu'il s'inquiète ainsi inutilement.

Une fois revenues dans le salon, je fis un petit signe de tête à mon mari, à l'instar de Sue, qui lança un regard approbateur à mon père. En avaient-ils déjà discuté ensemble ? Charlie comptait-il à ce que j'accepte Sue Clearwater comme nouveau membre de la famille ?

Je saisis mon manteau - la nuit allait être froide d'après Sue, je devais donc faire preuve d'un minimum de normalité devant mon père en emportant un vêtement chaud. L'Indienne en fit de même et enfila sa parka. Après quelques minutes de marche silencieuse et une fois sûre que nous étions assez loin de la maison, je me lançai.

- Sue, est-ce qu'entre vous et mon père, les choses sont... sérieuses ? hésitai-je.