TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

7. SOUTIEN (Partie IV)

Depuis que Renesmée s'était éloignée de moi, le temps s'était accéléré d'une manière infernale. D'une certaine façon, les journées passaient rapidement et l'attente était par conséquent plus supportable - pour ainsi dire. Cependant, la moindre seconde qui s'égrenait me rappelait qu'elle changeait inlassablement, qu'elle grandissait un peu plus à chaque minute, sans que je puisse assister au miracle.

J'avais - malgré tout ce que je pouvais en dire - bon espoir de la revoir rapidement mais en réalité, j'étais effrayée de retrouver une enfant changée, différente, et plus le temps passerait, plus mes craintes s'accentueraient.

Le trou noir niché au fond de ma poitrine semblait gagner en profondeur chaque fois que quelqu'un prononçait son prénom. Il me détruisait de l'intérieur, à petit feu, ses flammes dévorantes léchant les parois de mon cœur béant. Mais je souffrais en silence. Je m'étais certes quelque peu confiée à Carlisle, mais ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.

J'avais conscience que le reste de la famille endurait la même peine et je ne tenais pas à en rajouter avec mes soucis. Malgré cela, je culpabilisais de faire partager mes émotions à Jasper. C'est pourquoi j'évitais de rester dans les parages lorsqu'il était à la villa - à moins que ce ne fût l'inverse.

Quant à Edward, il était évident que lui seul était à même de comprendre ce que je ressentais. De même, j'avais pleinement conscience du combat intérieur qu'il menait pour ne pas se laisser déborder. C'était d'ailleurs probablement pour ne pas sombrer qu'il avait choisi de partir en Italie chercher des réponses.

Pour ma part, j'avais décidé de ne pas me laisser aller, de me battre et d'affronter les obstacles qui surgiraient. Je n'avais cependant pas imaginé que son départ me plongerait dans un tel état de faiblesse morale. C'est pourquoi je guettais son coup de téléphone avec anxiété. Son avion avait atterri depuis plus d'une heure et il n'avait toujours pas donné signe de vie.

Emmett m'arracha brusquement des mains la télécommande que je malmenais depuis une demi-heure. Je posai mon regard sur l'écran noir. Emmett soupira.

- J'aimerais bien regarder la télé, maintenant.

- Excuse-moi, murmurai-je.

Se ravisant, mon beau-frère reposa la télécommande sur la table basse et passa un bras autour de mes épaules.

- Ne t'inquiète pas, souffla-t-il. Tout ira bien.

- Je sais, marmonnai-je en jetant un énième coup d'œil à la pendule.

- Alors cesse de te tracasser. Je ne suis peut-être pas aussi doué qu'Alice, mais je te prédis que le téléphone ne va pas tarder à sonner, plaisanta-t-il.

Je lui adressai un mince sourire.

- J'aime mieux te voix comme ça, s'exclama-t-il avant de se saisir à nouveau de la télécommande.

Comme à son habitude, Emmett se mit à zapper, incapable de se fixer sur une chaîne. Il faisait défiler les images si vite que j'en eus presque le tournis. Tout à coup, mon attention fut attirée par quelque chose.

- Stop ! aboyai-je.