TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

3. PRÉPARATIFS (Partie III)

Le lendemain matin, je partis de bonne heure du cottage. J'avais écourté ma partie de chasse - je tenais à discuter avec Rosalie avant que Renesmée ne se réveille. Edward me rejoindrait plus tard. Je l'avais quitté alors même qu'il avait repéré la piste d'un jeune élan.

Sa part du contrat était quasiment remplie - il avait annoncé la nouvelle à Carlisle et à Esmée. Mes beaux-parents avaient, bien évidemment, accueilli la chose avec joie. Edward m'avait confié qu'ils y voyaient également là l'occasion de s'éloigner un peu de Forks.

Il ne lui restait donc plus qu'à prévenir Jasper. En ce qui me concernait, j'avais abattu la plus grosse partie du travail - Emmett s'était montré vraiment enthousiaste à la perspective de ce voyage. Je devais désormais en discuter avec Rosalie et Alice.

Je réalisai tout à coup l'ampleur du piège que m'avait tendu Edward. Comment n'y avais-je pas songé plus tôt ? Il avait réparti, de ce qui m'avait semblé la façon la plus équitable possible - du moins, pour ce qui était du nombre de personnes à prévenir - les membres de notre famille en deux groupes distincts. Mais il manquait quelqu'un à l'appel : Jacob !

Avait-il volontairement omis de le citer ? Espérait-il que je me charge du "problème" ? Il ne s'agissait pas non plus de lui annoncer qu'il ne reverrait jamais Renesmée ! Mais cela impliquait-il qu'Edward craignait la réaction de Jacob ?

Je n'avais aucune raison de m'inquiéter. Pourtant, je décidai de ne rien faire avant la fin de la journée. Je repoussais l'échéance, mais cela me laisserait du temps pour réfléchir à la manière dont je m'y prendrais.

J'interrompis mes réflexions lorsque j'aperçus la grande maison blanche. Je débouchai dans la petite prairie, à l'ouest du sentier qui rattrapait la route. Je me dirigeai vers le jardin qui dormait encore sous les branches protectrices des cèdres qui mordaient sur la propriété. J'entendais encore derrière moi la rivière Sol Duc qui coulait d'un courant plus fort que la veille - la pluie était tombée à seaux pendant la nuit.

Un léger frottement attira mon attention. Je levai la tête et aperçus Rose qui se tenait appuyée sur le grand balcon qui courait sur les trois quarts de la maison. Je lui adressai un grand sourire et pénétrai dans la demeure, avant de grimper l'escalier démesuré et de traverser le vestibule pour atteindre la chambre de Rosalie et Emmett. Je n'eus pas le temps de frapper que ma belle-sœur ouvrit la porte.

- Entre, Bella !

Je réalisai tout à coup que je n'avais jamais franchi le seuil de cette pièce. Aussi loin que remontait ma mémoire - je me souvenais vaguement de la première fois où j'étais venue à la villa -, je ne me rappelais qu'être passée en coup de vent et encore, la porte était fermée. C'est pourquoi je fus surprise en y pénétrant. Rosalie interpréta ma réaction de travers.

- Ne t'inquiète pas, Emmett n'est pas là, rigola-t-elle.