TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

4. RENÉE (Partie I)

La voix tremblante de Charlie se perdit dans un murmure.

- C'est...

- Que se passe-t-il, papa ? criai-je à présent.

L'hystérie qui perçait dans ma voix sonna d'une façon étrange à mes propres oreilles. Je vis Edward se raidir. Il tendait l'oreille pour tenter de capter ce que mon père essayait de me dire, à l'instar de Jacob, qui s'était mis à trembler de façon si rapide que ses contours commençaient à en devenir flous.

- C'est... Renée, parvint-il à articuler. Elle a eu un accident.

Bien que j'eusse pensé cela impossible, la pièce se mit à vaciller autour de moi.

- Elle est morte, lâcha-t-il enfin.

Sans que j'eusse le temps de réaliser ce qu'il se passait, Edward se retrouva à mes côtés et tenait le combiné du téléphone - que j'avais laissé tomber - d'une main, tandis qu'il soutenait ma taille de l'autre. Pour une raison que je ne m'expliquais pas, je me mis à haleter, déployant des efforts inutiles pour insuffler à mes poumons une quantité d'oxygène suffisante afin de ne pas suffoquer.

Je me tournai vers Jacob, qui m'obligea à prendre place sur le canapé. Son geste était vain, mais je l'accueillis cependant avec un certain soulagement. Le contact de sa peau chaude m'apparut tout à coup particulièrement désagréable. J'avais besoin d'air, j'avais besoin d'espace, j'avais envie de hurler.

Jake continuait à trembler de la tête aux pieds, faisant vibrer le canapé sur lequel nous étions assis. D'une manière inattendue, ma jalousie me sauta au visage. J'enviais mon ami, j'enviais sa faculté à se transformer en loup, à courir jusqu'à épuisement, à s'enfoncer dans la forêt sans réfléchir en hurlant sa douleur.

Malgré la confusion qui commençait à me gagner, je perçus d'une façon lointaine la voix d'Edward. Il avait reporté le téléphone à son oreille et tentait de comprendre ce que Charlie lui disait.

- Calmez-vous, Charlie ! ordonna soudain mon mari. Dites-moi ce qu'il s'est passé !

Je ne distinguai pas les paroles que marmonnait mon père, incapable de me concentrer sur autre chose que Renée.

- Oui, ne vous inquiétez pas, elle va bien, le rassura-t-il. Nous l'avons obligée à s'asseoir quelques instants. (Interruption) Jacob. Il n'y a que Jacob et moi.

Il paraissait presque soulagé par sa propre remarque. Comme s'il eut été plus compliqué que quelqu'un d'autre ait assisté à cette annonce. Cependant, je me serais sentie incapable en cet instant d'expliquer à Renesmée le sens de ma réaction, qu'elle aurait probablement eu du mal à supporter. Mieux valait que le reste de la famille soit loin de moi en ce moment douloureux. C'était déjà assez difficile sans que je me retrouve une fois encore au centre de l'attention.