TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

8. FEU DE CAMP (Partie XIII)

- Si c'est vraiment ce que tu veux... Tu crois que Sue pourrait t'aider ?

- Ça pourrait être une solution. Elle en sait autant que nous et je sais que Charlie lui fait confiance. C'est justement ce qui me chagrine.

- Je vois, fit Edward, compréhensif.

- Tous ceux qui l'entourent sont obligés de lui mentir constamment, continuai-je. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il vit dans le mensonge, mais c'est tout comme.

- Est-ce que ça le rend plus malheureux pour autant ? répliqua-t-il.

- Non, admis-je. C'était sa volonté de ne rien savoir, après tout. Il n'empêche... J'aimerais avoir à éviter ça.

- Je sais que tu feras ce qu'il faudra, conclut-il en jetant un énième caillou contre la paroi.

Le bruit se répercuta loin dans la forêt. Edward s'approcha de moi et me tendit la main, un petit sourire aux lèvres. Je répondis à son invitation et le laissai me hisser sur mes pieds. Il enlaça ma taille et me serra contre lui, avant de coller son visage à deux centimètres du mien.

J'attendis quelques secondes avant de comprendre qu'il n'avait nullement l'intention de parler. J'approchai alors doucement mes lèvres des siennes, avant de fermer les yeux. Aussitôt, ses mains se mirent à fourrager dans mes cheveux et j'en fis de même. Lorsque je soulevai à nouveau mes paupières, un étrange sourire étirait ses lèvres.

- Tu aimerais aller chasser ? me demanda-t-il tout à coup.

- Maintenant ?

- Nous n'allons pas suffisamment chasser la nuit. Et puis, tu ne connais pas les environs.

- Ça pourrait me plaire, convins-je d'un air de défi.

- Suis-moi, lâcha-t-il d'une voix fantomatique, après s'être élancé dans le vide.

Je courus jusqu'au bord de la falaise et jetai un coup d'œil plus bas. J'eus beau sonder le sol à travers la végétation dense, je ne parvins pas à le distinguer.

- Edward ! appelai-je et ma voix se répercuta contre les parois.

Une nuée d'oiseaux s'envola dans un froissement d'ailes puis tout redevint calme. Le feu crépitait doucement. Une bûche se brisa, avant de s'affaisser dans une pluie d'étincelles rouges et jaunes.

- Je suis là, répondit-il de sa voix veloutée, si bas que je fus probablement la seule à l'entendre.

Je me laissai donc guider jusqu'au fond du précipice où je trouvai Edward, adossé à un épicéa. Lorsqu'il me vit toucher le sol, il se redressa et m'adressa une moue narquoise.

- Tu es longue à la détente, plaisanta-t-il en s'élançant dans la forêt.

Cette fois, je fus plus rapide et bondis dans les airs, un dixième de seconde à peine après son départ. Je retombai violemment sur lui, si bien que ma cascade se termina dans une roulade.

- Tu disais ? plastronnai-je.

- Ça va, je retire ce que j'ai dit, céda-t-il en enlevant les feuilles qui s'étaient emmêlées dans ma chevelure.

Nous nous relevâmes dans un même élan avant de nous mettre à courir, sans vraiment savoir où nous allions. J'avais l'impression qu'Edward ne suivait pas de piste précise. Nous profitions simplement du vent frais de la nuit sur nos visages, libérés pour quelques temps des terribles menaces qui planaient au-dessus de nos têtes. Je m'arrêtai net en humant tout à coup un fumet nouveau. Edward ne s'en aperçut pas tout de suite et dut faire demi-tour.

- Qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je alors.

- Un ours, me répondit-il tranquillement.

- Un ours ? répétai-je, séduite.

- Je savais que ça te plairait, renchérit Edward.

Sans plus réfléchir, je m'élançai sur les traces de l'odeur alléchante. J'étais excitée à l'idée d'affronter l'énorme bête. J'avais besoin de me défouler et je venais de trouver le moyen parfait pour cela.

La chasse se prolongea jusqu'au petit matin où nous regagnâmes finalement notre falaise. Le feu s'était éteint et une odeur de cendre flottait dans l'air. Nous nous décidâmes finalement à rassembler nos affaires et à prendre le chemin du retour, laissant derrière nous les derniers vestiges de notre paix consumée.

**********

Et voilà ! Nous espérons que ce petit instant de paix vous aura fait du bien. Personnellement, nous en avions cruellement besoin parce que l'ambiance était très pesante. Il fallait qu'Edward et Bella puissent prendre une pause avant que la réalité ne les rattrape de nouveau...