5. RENESMÉE (Partie IV)

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La tâche la plus compliquée consista à déplacer Jake sans le faire souffrir, ce qui était pourtant inévitable. Nous commençâmes par le faire basculer sur le dos avant de le soulever dans un même mouvement. Dans un craquement d'os écœurant, il poussa un hurlement inhumain. Il nous fallut une bonne vingtaine de minutes pour regagner les environs de la villa. Au moment où nous émergions de sous le couvert des arbres, Esmée se précipita à notre rencontre.

- Comment va-t-il ?

Esmée lut la réponse sur nos visages. Elle posa délicatement sa main sur le front du blessé.

- Carlisle ne devrait plus tarder..., chuchota-t-elle.

Au même instant, les pneus de la Mercedes crissèrent sur le sentier. Carlisle sauta de la voiture.

- Amenez-le à l'intérieur. Il faut que je l'examine au plus vite.

Nous nous dirigeâmes spontanément vers le salon, mais Carlisle nous en dissuada.

- Il sera mieux là-haut, expliqua-t-il.

Une fois que nous parvînmes à le monter, nous le déposâmes dans la chambre qu'il partageait avec la petite. Esmée nous rejoignit avec une pile de linge propre qu'elle déposa sur la table de chevet. Ainsi étendu sur le lit, Jacob était effrayant. Le médecin fouilla dans sa trousse et y dénicha un flacon et une seringue. Je détournais la tête - je n'avais jamais supporté les aiguilles.

- Ça ira maintenant, déclara Carlisle.

À ces mots, Alice et Jasper quittèrent la pièce main dans la main, suivis de près par Emmett. Esmée commençait déjà à s'activer autour de Jacob - la morphine semblait faire peu à peu son effet. Edward me saisit par les épaules pour m'inviter à quitter la pièce.

Je m'apprêtais à refuser, mais le regard que me lança Carlisle me força à obéir. Il devait examiner Jake, seul. À contrecœur, je regagnai le couloir tandis qu'Edward referma la porte derrière lui. Il m'attira contre lui et je plongeai la tête au creux de son épaule.

- Que va-t-on faire ? murmurai-je, abattue.

Il prit mon visage entre ses mains et je me perdis dans l'ambre de ses prunelles.

- Nous la retrouverons, Bella, assura-t-il.

- Commence déjà par me dire ce que tu sais, le suppliai-je.

- Viens, répondit-il simplement en m'entraînant par la main.

Lorsque nous arrivâmes sur le palier du premier étage, Alice déboula de la salle de bain.

- Tiens ! nous lança-t-elle en nous jetant respectivement une serviette et une chemise.

- Merci ! répondîmes-nous à l'unisson.

Je commençai par sécher les cheveux d'Edward - si semblables à ceux de notre fille - avant de m'occuper de moi. Jasper sortit à son tour de la salle de bain. Il avait pris la peine de se changer rapidement, à l'instar d'Alice. J'aurais pu en faire de même, mais je n'avais pas de temps à consacrer à ma tenue vestimentaire. Ils nous précédèrent jusqu'au salon où Emmett et Rosalie avaient un échange animé. Je remarquai que ma belle-sœur avait également changé de tenue.

- Pourquoi, Rosalie ? s'énervait Emmett.

- Parce qu'à cause de ce sale cabot...

- Arrête, Rose ! la coupa sèchement Edward.

- Je n'arrive pas à comprendre comment tu peux rester ainsi sans agir ! cracha-t-elle. À ta place...

- Mais tu n'es pas à ma place ! rugit mon mari. Et tu n'y seras jamais...


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant