J'entendis Carlisle descendre les escaliers et me rejoindre sur le perron. Je pivotai légèrement la tête dans sa direction et le médecin m'adressa un pauvre sourire avant de refermer la porte derrière lui.
- Comment te sens-tu ? s'enquit-il en frottant doucement ses mains l'une contre l'autre.
Tout dans son attitude semblait indiquer qu'il s'inquiétait pour moi, lui aussi. J'appréciais toutefois sa démarche et la discrétion de son approche. C'est pourquoi je lui répondis sans retenue.
- Mal, confiai-je. Et... perdue.
- Je suis navré pour vous deux, s'excusa-t-il. C'est un coup dur pour nous tous, mais je n'ose imaginer votre douleur. En tant que parents s'entend.
En effet, aucun ne pouvait soupçonner l'ampleur des émotions contradictoires qu'occasionnait la perte d'un enfant.
- Merci, murmurai-je. Votre soutien me va droit au cœur.
S'approchant de moi, Carlisle posa ses mains sur mes épaules.
- Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider, asséna-t-il avec conviction.
Bien que la question ne se soit jamais posée, ces paroles m'apportèrent un peu de réconfort.
- Allons rejoindre les autres, proposa-t-il alors que je jour commençait à décliner.
Sans attendre ma réponse, le père d'Edward me précéda dans le salon où les autres s'étaient réfugiés devant la météo qui se gâtait à nouveau. J'estimai qu'il était opportun de soumettre le problème « Charlie » qu'avait soulevé la venue de Sue.
Appuyé contre le mur, Edward se redressa brusquement à mon approche et me tendit la main dans un geste désespéré. Son regard était éteint lorsqu'il entrecroisa nos doigts. Il exerça cette pression qui m'était si familière et si lourde de sens avant de m'attirer contre lui. Il me serrait à m'en briser mais je n'en fis pas montre et lui rendis son étreinte. Je me lançai.
- Je me demandais... si jamais mon père venait à appeler.... et s'il réclamait Renesmée...
- Je crois que tu aurais tout intérêt à ne pas lui mentir, constata Carlisle.
- Mais je ne peux pas faire autrement, protestai-je.
- Parfois, il vaut mieux ne rien savoir que croire à un mensonge, intervint Esmée.
- Que dois-je faire dans ce cas ? l'interrogeai-je, déboussolée.
- Essaie de lui faire comprendre que tu ne peux rien lui dire, m'éclaira Edward en me fixant.
Il me semblait pourtant évident que Charlie ne me laisserait pas me défiler de cette manière - bien que sa tolérance envers cette facette de ma vie avait ses limites -, surtout si cela concernait Renesmée. Cependant, je me rangeai à leur avis. Je n'avais de toute façon rien de mieux à proposer.
- D'accord, cédai-je. Que faisons-nous maintenant ?
- Rentrez chez vous, décréta Emmett en se levant du canapé.
- Non ! refusai-je en regardant Edward.
Indécis, ce dernier ne répondit rien.
- Il a raison, renchérit Rosalie en profitant de l'hésitation de son frère.
- Vous devez prendre le temps de discuter, enchaîna Alice. Seul à seule.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fanfiction"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...
