- Les Volturi ? répétai-je, ahurie.
Plusieurs voix firent écho à la mienne. J'arrachai ma main à celle d'Edward avant que mes articulations ne cèdent. Cette nouvelle avait fait l'effet d'une bombe. Alice, Emmett et Carlisle s'étaient levés dans un même élan.
- Carlisle, il se réveille... lâcha Edward, tout-à-trac.
Chacun fit le lien entre le réveil de Jacob et ce qu'il venait de dire. Nous avions tous cessé de respirer en comprenant ce que cela signifiait. Un grondement sourd s'éleva dans la pièce.
- Calme-toi, mon fils, ordonna Carlisle. Es-tu sûr de toi ?
L'espace d'une seconde, nous n'entendîmes plus que la respiration humide de mon ami à l'étage.
- Il n'y a pas le moindre doute, je l'ai vu, déclara sèchement Edward.
- Qu'est-ce que tu as vu ? le questionna Jasper.
- Une cape.
Le doute n'était plus permis. Il ne pouvait pas se tromper. Les manteaux sombres des Italiens étaient reconnaissables entre tous. Ma poitrine implosa avec une puissance inouïe. Mes espoirs de revoir Renesmée un jour retombèrent en poussière. Mon monde tout entier venait de s'effondrer sur lui-même, à l'instar d'un trou noir, proprement gigantesque. Cependant, je n'étais pas prête à le laisser m'aspirer - je préférais en faire ma force. Je détruirais tout ce qui se mettrait en travers de ma route.
- Ne nous affolons pas, raisonna Carlisle. Je vais déjà monter voir comment se porte Jacob.
Le docteur était celui qui faisait montre du plus grand sang-froid alors que les autres affichaient clairement leur égarement. Je lisais la peur et la fureur qui déformaient leur expression. Je me demandai quelle émotion pouvait bien refléter mon regard quand Edward se leva brusquement.
- Je t'accompagne, décréta-t-il.
- Moi aussi, fis-je en ouvrant enfin la bouche.
- Laissez-lui un peu de temps...
Le médecin préférait certainement éviter que nous n'envahissions la chambre du blessé.
- J'ai besoin de le voir, le supplia son fils.
- Suivez-moi, céda-t-il.
Carlisle pénétra dans la chambre le premier et nous fit patienter quelques instants à l'extérieur. Les questions fusaient de toutes parts, dont certaines avaient trouvé leur réponse dans l'information que venait de nous délivrer Jacob. Le père d'Edward apparut enfin sur le seuil de la chambre.
- Il va bien, s'empressa-t-il de nous rassurer.
Refermant la porte derrière lui, il se mit à parler moins fort.
- Je ne peux pas laisser entrer tout le monde en même temps, continua-t-il en balayant nos visages crispés.
Je vis du coin de l'œil que ma belle-sœur bouillonnait. Je me demandai l'espace d'un instant si nous devions la laisser entrer ou non. J'étais convaincue qu'elle mourrait d'envie d'étriper Jacob.
- Laisse-nous entrer, Carlisle, le pria Edward. Juste Bella et moi, fit-il en adressant un regard d'excuse à ses frères et sœurs.
- Bon, d'accord. Mais pas longtemps. Jacob est fatigué, il a besoin de repos. Vous verrez, il risque d'avoir quelques troubles de la parole, mais ne vous inquiétez pas, ce ne sera qu'une question d'heures avant que tout ne redevienne comme avant.
J'avais envie de croire à ces mots, mais malheureusement, le médecin avait tort. Rien ne serait plus jamais comme avant. Il ouvrit discrètement la porte et nous fit signe d'entrer avant de s'effacer devant nous, puis de ressortir.
La pièce était partiellement plongée dans l'obscurité. Un long drap noir avait été tendu devant la grande baie vitrée. L'atmosphère était lourde - j'eus le sentiment de veiller un mort. J'eus un long moment d'hésitation avant de poser les yeux sur mon ami.
Lorsque je m'y décidai enfin, je sentis le trou noir dans ma poitrine s'élargir et je dus me battre pour ne pas me mettre à sangloter. Le spectacle était terrifiant. Certes, j'avais déjà vu Jacob dans des situations délicates et difficiles à supporter, mais ce que j'avais là sous les yeux me fit un choc. Je le voyais tel qu'il était, fragile et mortel.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fiksi Penggemar"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...