Je marchais sous la pluie battante, les mains dans les poches. La capuche de mon K-way détrempé cachait mon visage parfait des regards trop curieux que je croisais sur mon chemin. J'avais choisi de me rendre chez mon père à pied, comptant profiter du trajet pour réfléchir un peu.
Le temps maussade m'avait facilité les choses. Je pouvais avancer emmitouflée, tête baissée. J'avais enfilé ma paire de tennis préférée, un vieux jean et un pull à col roulé, ayant besoin d'être à l'aise et puis, je ne pouvais décemment me présenter à Charlie dans une tenue trop sophistiquée. Dans ces habits, je me sentais plus moi-même, un peu comme la Bella d'avant comme aurait dit Jacob.
J'avançais lentement, marchant dans les flaques, insouciante de l'état dans lequel j'arriverais. Les premières lueurs de l'aube commençaient à peine à émerger de derrière les nuages lourds et menaçants.
J'étais partie de bonne heure du cottage, quittant à regret les bras d'Edward - à qui je n'avais pas décroché le moindre mot de la nuit, perdue dans mes pensées. Je ne voulais pas lui imposer ma présence plus longtemps.
La pluie n'était plus qu'une légère bruine lorsque je remontai l'allée qui menait chez Charlie. J'ôtai ma capuche et frappai à la porte. N'obtenant aucune réponse, je réitérai mon geste. Je collai alors mon oreille contre le battant mais ne perçus aucun bruit. Je reculai de quelques pas et scrutai les fenêtres du premier étage. Aucune lumière ne filtrait à travers les rideaux - Charlie devait probablement dormir.
Pourtant, il fallait que je le voie. J'attrapai la clé sous l'avant-toit - je n'allais quand même pas attendre sous la pluie comme une idiote - et pénétrai sans bruit à l'intérieur. Je me débarrassai de mon manteau et de mes chaussures dans l'entrée. M'approchant de l'escalier, je perçus les ronflements de mon père. Je me dirigeai vers la cuisine et allumai la lumière.
La pièce était impeccable, seule une assiette dont le contenu était intact gisait dans l'évier. J'en conclus que Charlie avait préféré rester seul ce soir-là. J'entrepris alors de lui préparer un petit-déjeuner copieux - il n'était pas question qu'il se laisse mourir de faim. Je fourrai alors deux tranches dans le grille-pain et commençai à faire frire des œufs et du bacon dans une poêle.
Je lui versai ensuite un grand verre de lait et mis le couvert, tout en surveillant ma préparation. Les toasts déposés dans l'assiette, j'entendis des pas rapides dans les escaliers. Je saisis la poêle d'une main, une cuillère en bois de l'autre et m'apprêtai à disposer les œufs et le bacon dans l'assiette quand mon père fit irruption, son arme de service à la main.
- On ne bouge... Bella ?
- Installe-toi, papa, fis-je d'une petite voix en déposant la vaisselle dans l'évier.
- Bon sang, Bella ! s'exclama le chef Swan en abandonnant son arme sur la table de la cuisine. Qu'est-ce que tu fais là ?
La gorge serrée, je haussai les épaules. Charlie me scruta de ses yeux rougis par les pleurs de la veille et vint déposer un baiser sur mon front.
- Comment vas-tu ? s'enquit-il - et sa voix s'étrangla sur la fin.
VOUS LISEZ
TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fanfiction"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...
