TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

4. RENÉE (Partie XII)

Moins d'une semaine plus tard, une célébration vint briser la triste routine qui était désormais devenue la mienne. Renesmée fêtait aujourd'hui son premier anniversaire. Alice avait décoré toute la maison de rubans multicolores et de ballons assortis pour l'occasion.

Depuis quelques temps, elle avait renoncé à me faire participer à la moindre activité, sachant pertinemment que le moment ne s'y prêtait pas. Elle ne m'avait pas même demandé un coup de main quant à la décoration des différentes pièces, chose à laquelle elle se serait refusée en d'autres circonstances.

Bien que nous n'échangions plus que quelques paroles, une part de moi était heureuse de son retour à Forks, ainsi que de celui de Jasper. J'avais été surprise de les trouver à la villa, une fois revenue de ma journée passée chez Charlie. Edward m'avait pourtant prévenue qu'à l'annonce de la nouvelle, ils avaient décidé de revenir prématurément. Alice m'avait accueillie en me serrant brièvement dans ses bras et Jasper l'avait rapidement imitée.

Ma belle-sœur avait déjà terminé les préparatifs de sa petite fête surprise, profitant de l'absence de Renesmée qui était partie dans la matinée. Jacob l'avait en effet accompagnée chez son grand-père afin que celui-ci puisse lui souhaiter un bon anniversaire à son tour.

Malgré ma déprime, je faisais tous les efforts possibles pour cacher ma morosité à ma fille et rendre ce jour inoubliable à ses yeux. Au cours de l'une de mes rares discussions avec Edward, j'avais fait part de mes regrets quant à l'annulation de notre voyage en Amazonie - par ma faute. Bien qu'il eût tout tenté pour me déculpabiliser, je m'en voulais d'avoir gâché le cadeau d'anniversaire de Renesmée. Nous avions pris la décision de ne rien lui dire de notre projet, que nous avions remis à l'année suivante. J'avais pourtant craint que sa déception ne ternisse ce jour si particulier.

La soirée passa dans les rires et la joie de la petite, que je tâchais de partager tant bien que mal. Ma bonne humeur feinte ne trompa personne, cependant - si ce n'est ma fille, peut-être. Lorsque vint l'heure de la coucher, je pris la décision de m'en occuper moi-même, ce qui n'était plus arrivé depuis un bon moment.

Je l'accompagnai jusqu'à la chambre qu'elle partageait occasionnellement avec Jacob - surtout ces dernières nuits - tandis que Renesmée, enchantée, s'accrochait à mon cou avec force, comme résolue à ne plus me lâcher. Je la déposai dans son lit et m'apprêtai à éteindre la lampe de chevet avant de lui souhaiter une bonne nuit, lorsque mon attention se reporta sur un vieux livre défraîchi, dont la reliure usée ne remplissait plus que difficilement son office.

Je déchiffrai le titre en posant le doigt sur la couverture abîmée et fus surprise de constater qu'il s'agissait de mon vieil exemplaire des Hauts de Hurlevents. Je tournai la tête vers Renesmée qui, ayant suivi à la fois mon regard et mon geste, affichait une moue penaude. La dernière chose à laquelle je songeais cependant était bien de lui reprocher cet emprunt. Je m'assis sur le bord du lit en saisissant l'ouvrage d'une main et l'édredon de l'autre, le tirant sur elle de manière à la couvrir convenablement.

- Tu l'aimes ? l'interrogeai-je avec un faible sourire.