TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

11. FUITE (Partie III)

- Pas de problème, affirmai-je.

- Je vous remercie.

La femme s'éloigna en direction des toilettes, non sans me gratifier d'un sourire angélique. Elle paraissait ravie de me voir lui rendre ce service et je sentais déjà le remord me gagner. Je n'avais pas accepté sa proposition par pure gentillesse. J'avais vu là l'occasion de pouvoir poursuivre l'organisation de mon voyage.

J'avais du mal à croire que je m'apprêtais à commettre un vol, mais les circonstances étaient exceptionnelles. Et puis, il y avait un début à tout. La pièce était pleine de monde mais personne ne s'aperçut de mon incivilité. Je plongeai discrètement la main dans le sac de la pauvre femme et en extirpai un vieux portefeuille en cuir.

Je fouillai rapidement l'intérieur et y dénichai pas loin de 400 dollars. Je n'étais pas certaine d'avoir de quoi assurer mon voyage retour. J'y trouvai également une carte d'identité et un passeport auquel je préférai ne pas toucher. J'espérai que Diana Jennings ne me tiendrait pas rigueur de cet emprunt, si tant est qu'elle fasse le rapprochement entre le vol de son argent et la mystérieuse et charmante jeune femme de l'aéroport.

Je remis ensuite le portefeuille en place, comme si de rien n'était. Diana revint des toilettes et reprit place sur son siège. Elle me remercia et je préférai m'éclipser rapidement. Je me dirigeai vers le couloir d'embarquement et tendit mon billet à l'hôtesse. Elle me souhaita bon voyage, non sans m'indiquer la direction à suivre pour trouver ma place.

J'arrivai finalement devant mon siège lorsque mon téléphone sonna. Je jetai un coup d'œil sur l'écran mais j'aurais tout aussi bien pu m'en abstenir. Edward devait être en train de se faire un sang d'encre à l'heure qu'il était. Je l'imaginai implorer le ciel pour que je décroche, la main crispée sur le téléphone. Plusieurs têtes pivotèrent dans ma direction et une hôtesse s'approcha de moi.

- Excusez-moi, mademoiselle... hésita-t-elle.

- Madame, la coupai-je.

J'étais dans un état de nerf avancé. J'ignorais ce qui provoquait cette fébrilité chez moi. Peut-être le fait de savoir que j'avais une longueur d'avance sur le reste de la famille et qu'aucun d'entre eux ne pourrait m'empêcher de faire ce que j'avais décidé. La jeune femme afficha une mine contrariée. Qui étais-je pour la reprendre de la sorte devant tant de monde ?

- Excusez-moi, Madame - et elle insista bien sur le mot -, mais je vais être obligée de vous demander d'éteindre votre téléphone.

Le temps qu'elle termine sa phrase, mon appareil était déjà coupé. Je le brandis juste sous son nez et l'interrogeai d'un petit signe de tête moqueur. « C'est bon ? » eus-je envie de rajouter. Je préférai cependant m'abstenir et lui tournai le dos.

Je vis bien que les autres passagers me dévisageaient, l'air de se demander quel était mon problème, moi qui étais si belle et qui voyageais en première. L'hôtesse se renfrogna et s'éloigna en claquant sèchement ses talons sur le sol moquetté. Le vol promettait d'être long.