- De quoi ? s'étonna-t-il, de nouveau méfiant.
- Je n'ai pas envie de le faire par téléphone, si ça ne te dérange pas, me réservai-je prudemment. Est-ce que je peux passer ?
- Mais... quand ? bégaya-t-il, surpris.
Je pouvais sentir l'inquiétude dans sa voix à présent.
- Le plus tôt sera le mieux, déclarai-je, de peur de me dégonfler plus tard.
- Viens maintenant, si tu veux, proposa-t-il alors. Mais une seconde, Bella. Dis-moi que ce n'est rien de grave, je t'en prie.
- Je te demande de ne pas te faire de souci inutile pour le moment, le priai-je d'une voix péremptoire, espérant que le message passerait pour une fois.
Même si je savais que c'était peine perdue. En matière d'inquiétude, Charlie me ressemblait comme deux gouttes d'eau.
- Bella...
- À tout à l'heure, papa, conclus-je sur un ton d'excuse.
Je coupai la communication et abandonnai le téléphone sur la table basse, dépitée.
- Il faut que j'y aille, marmottai-je en me levant à regret.
- Tu veux que je vienne avec toi ? suggéra Edward, contrit de ma situation.
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Il vaut mieux que nous soyons seuls pour discuter.
Pourtant, j'aurais vraiment préféré qu'il m'accompagne là-bas. Mais je devais me montrer un tant soit peu courageuse et affronter mon père, seule.
Tout le long du trajet, je fus tentée de faire demi-tour et d'inventer une excuse plus tard. Je dus me seriner que c'était une très, très mauvaise idée de remettre ça à plus tard, sans quoi jamais je ne serais arrivée à destination.
Lorsque je me garai près de la voiture de patrouille et descendis de la Volvo, mon estomac se contracta violemment. Charlie devait guetter mon arrivée depuis mon coup de téléphone, vu qu'il avait ouvert la porte avant même que je n'ai mis un pied hors de la voiture.
Son expression était tout naturellement soucieuse, comme je m'y étais attendue, mêlée d'une peur vague, la peur d'apprendre quelque chose qu'il ne savait pas encore et qu'il savait ne pas se sentir prêt à entendre peut-être. J'intimai à mon ventre de cesser ses cabrioles mais n'obtins aucun résultat, pour ma plus grande déception.
Respirant à peine, j'acceptai son invitation et entrai dans la maison, à l'abri de l'averse. Le "salut" de mon père avait été distant et ne me mit pas à mon aise. Il restait sur ses gardes – je ne pouvais le lui reprocher, d'ailleurs.
Je me dirigeai presque aussitôt vers la cuisine et m'assis sur l'une des trois chaises dépareillées. Je ne tenais pas à discuter dans le salon – je commençais à me lasser de passer mon temps dans ce genre de pièce. Charlie m'avait suivie, l'air davantage préoccupé que surpris par mon choix. Il était resté dans l'embrasure de la porte et me fixait intensément.
- Bon, maintenant, je veux savoir ce que tu me caches, Bella, exigea-t-il, les poings sur les hanches.
Je poussai un soupir et lui désignai la chaise la plus proche de la mienne.
- Assieds-toi, papa, l'invitai-je simplement.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fanfiction"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...