3. PRÉPARATIFS (Partie XVIII)

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Jasper se mit à rire, à l'instar d'Alice qui sautilla jusqu'à lui. Il passa une main autour de sa taille et l'embrassa derechef. Je détournai le regard et scrutai Edward qui en fit de même, un air provocateur sur le visage. Rosalie et Emmett étaient toujours installés sur le canapé et se tenaient la main. Carlisle et Esmée discutaient à voix basse près de la cuisine. Jacob se racla la gorge.

- Faites-moi signe, si je suis de trop !

Je ne résistai pas à la tentation et agitai la main devant son nez.

- Ha ha ! Très drôle ! fit-il en s'asseyant sur le sol.

J'avais du mal à comprendre ce qui pouvait pousser mon ami à s'asseoir à même la moquette. Il préférait le sol dur aux canapés confortables - à de rares exceptions près. Peut-être s'était-il fait à la terre battue et à l'herbe tendre qui lui servait de couche lorsqu'il était en loup.

Lui tournant le dos, j'entrepris de me renseigner auprès d'Alice sur l'itinéraire qu'elle comptait suivre et sur le temps que nécessiteraient ses recherches. Elle me confia que trouver les Amazones était une mission relativement facile, dans la mesure où elle était déjà partie à leur recherche une première fois et que, contrairement aux nomades, ces femmes se déplaçaient très peu pour découvrir de nouveaux terrains de chasse.

Je l'interrogeai sur la manière dont Kachiri, Zafrina et Senna pouvaient bien se nourrir au beau milieu de la jungle. Je n'étais pas sans savoir qu'elles chassaient les humains - je me rappelai parfaitement la teinte cramoisie de leurs prunelles. Alice me répondit qu'elles vivaient généralement près des tribus qui peuplaient la région et mentionna au passage que c'était probablement de ce genre de situation que les civilisations telles que les Ticunas tiraient leurs légendes sur les représentants de notre espèce.

Je m'efforçai de ne pas songer au fait que les Amazones manifesteraient à un moment ou à un autre leur envie de chasser, car cela impliquerait nécessairement des vies humaines sacrifiées et cette idée me soulevait l'estomac.

Vers les deux heures du matin, ma belle-sœur et son compagnon nous firent leurs adieux sur le seuil de la villa, avant de grimper dans la Porsche et de filer en direction de l'aéroport de Seattle à une vitesse effarante. Ce moment fut pénible et je ne compris que plus tard pourquoi j'y attachai autant d'importance. Cela n'était pas sans me rappeler cette période où ils nous avaient quittés sans la moindre explication.

Mon attitude était ridicule - la situation n'était pas comparable. J'étais prévenue du moment de leur départ, du motif de leur voyage et du moment où nous les reverrions. Je puisai mon courage dans ce dernier point afin d'être en mesure d'affronter la curiosité de ma fille, une fois le moment venu.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant