Carlisle avait finalement accepté de me laisser veiller sur Jacob jusqu'à ce que celui-ci ne se réveille, pour de bon, cette fois. Je m'étais assise non loin de lui, soucieuse. Me revenait sans cesse la menace qui planait au-dessus de lui. L'épée de Damoclès qui pouvait le briser à tout instant. Je n'arrivais pas à me départir de l'idée que tout cela pouvait mal finir.
Adossé au mur, les bras croisés, Edward semblait partager mes craintes. La nuit venait à peine de tomber lorsque mon ami ouvrit enfin les yeux. Il lui fallut quelques instants pour émerger de sa torpeur. Il esquissa un mouvement pour se redresser, ce qui lui arracha un petit cri.
- Reste tranquille, lui intimai-je, imitée par Edward qui s'approcha du lit.
La lampe de chevet éclairait faiblement le teint étrangement cireux de Jake.
- J'ai dormi longtemps ?
Sa voix semblait plus alerte à présent qu'il s'était quelque peu remis.
- Environ 36 heures, estimai-je.
- Je me sens un peu désorienté, reconnut-il.
- C'est normal, ne t'en fais pas, assura Edward.
- Est-ce que...
- Non, le coupa-t-il. Nous avions bon espoir que tu puisses nous aider.
- J'aurais tant voulu... et la fin de sa phrase s'étrangla dans sa gorge. Mais je n'ai rien à vous apprendre de plus.
Jacob s'interrompit devant nos mines affligées.
- Qu'allons-nous faire ? reprit-il.
- Pour l'instant, tu ne bouges pas de là, répliqua Edward.
Dégoûté, Jake approuva néanmoins d'un signe de tête.
- Du reste, nous devons encore prendre une décision.
Sans plus attendre, Edward quitta la chambre puis remonta les escaliers, suivi de près par notre famille. Il les précéda et vint se poster près de moi. Plusieurs personnes s'adressèrent à Jacob en même temps. Dans un geste tout naturel, Esmée se blottit dans les bras de son mari.
Une fois qu'ils furent complètement rassurés sur l'état de santé de mon meilleur ami, Alice et Jasper reculèrent de quelques pas, à l'instar d'Emmett qui rejoignit sa moitié. Rosalie ne s'était même pas donnée la peine d'entrer. Elle contemplait distraitement l'autre bout du couloir, refusant manifestement de fixer son regard dans la chambre. Préférant ignorer son attitude, Edward se lança.
- Nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre, déclara-t-il, sentencieux. Quelqu'un a-t-il une suggestion à faire ?
En y réfléchissant bien, peu de choix s'offraient à nous. Mais Edward préférait consulter l'avis de chacun, même si la réponse était évidente. Mon colossal beau-frère fut le premier à intervenir.
- Affrontons-les, asséna-t-il avec conviction.
- Mais ce serait du suicide, objecta Alice en s'agitant.
- Tu as raison, nous devons agir prudemment, approuva son ténébreux amant.
- Et nous ne devons pas mettre la vie de Renesmée en danger de cette manière.
Cette remarque avait été formulée par Esmée et j'étais parfaitement d'accord avec elle.
- Vous n'avez pas tort, se ravisa alors mon mari.
- Attendons donc un signe, suggéra Carlisle en se frottant les mains doucement.
- On ne peut pas se le permettre, protestai-je.
- Aro te connaît assez pour savoir comment déjouer tes talents, enchaîna Edward en se tournant vers sa sœur.
Alice fit la moue comme pour confirmer cette assertion.
- Il joue avec moi, ragea-t-elle.
- Il joue avec nous tous, la corrigea Edward. Mais il faut quand même continuer à le surveiller.
- Je le ferai, acquiesça Alice.
Ma belle-sœur paraissait plus déterminée que jamais.
- D'autres suggestions ? lança Edward.
- Je crois que nous n'avons d'autre choix que de nous confronter aux Volturi, constata son père.
Rosalie se joignit brusquement à la conversation.
- C'est un combat perdu d'avance, déclara-t-elle.
- Il n'est pas nécessaire de recourir à la violence, se justifia-t-il. Je pensais plutôt à une explication de vive voix.
Sa proposition me fit frissonner. J'étais révulsée à la simple perspective d'une entrevue.
- Qu'est-ce que vous entendez par-là ? l'interrogeai-je.
- Eh bien, je pensais que vous pourriez vous rendre là-bas et tenter d'obtenir des réponses.
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)
Fiksi Penggemar"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...