Chapitre 20 - La peur du vide (2)

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Quelques jours plus tard...

Déterminée, Alice saisit son portable et appela Marquand.

- Commandant ?

- Madame le Juge ?

- Vous pouvez venir ? J'ai besoin de vous parler.

- Je suis chez moi là... Avec Lucie... On ne peut pas parler par téléphone ?

- Non, vraiment, c'est important, j'ai besoin que vous veniez.

- J'arrive Alice, j'arrive tout de suite.

Alice raccrocha et son regard brilla de malice. Paul dormait, il était 21h00, elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas être tentée de rire toute seule.

Il ne fallut pas longtemps pour que Marquand frappe à sa porte ; elle lui ouvrit et vit son visage teinté par l'inquiétude.

Alice le fit rentrer chez elle.

Sans prévenir, elle attrapa ses mains et le plaqua contre la porte, continuant à maintenir ses poignets. Elle se colla à lui de tout son corps, de toutes ses forces. Levant la tête, elle chercha ses lèvres avec avidité. Le contact de sa barbe naissante la piqua un peu et elle trouva encore plus de saveur à ce baiser. Surpris dans un premier temps par cette brutalité inattendue, Marquand ne mit pas longtemps à comprendre dans quel piège il était tombé. Il n'essaya pas de se débattre, ni même de se libérer de l'emprise des mains d'Alice sur ses poignets. Son souffle se fit plus court, plus rapide, et malgré le peu de possibilité de mouvement que lui laissait l'étreinte d'Alice, il pouvait suffisamment bouger pour reprendre ses lèvres dès qu'elle les quittait un bref instant. Chaque fibre de son corps était en feu et il n'avait qu'une pensée, qu'une envie : céder à la tentation de cette situation dont il ne maîtrisait rien.

Cependant malgré la puissance de la réaction de son corps, il parvint à laisser une idée prendre de la place dans son esprit.

Alice.

Ne pas faire de mal à Alice.

Il redressa la tête pour qu'elle ne puisse plus accéder à ses lèvres. Elle s'écarta légèrement de lui et le regarda. Elle vit que ses yeux bleus étaient embués par le désir et l'impatience d'y céder.

Sa voix était rauque quand il demanda :

- Alice, tu es sûre ? J'ai peur de te faire mal, je peux attendre encore un peu tu sais...

- Pas moi mon Amour ; le médecin a donné son feu vert...

Elle avait lâché les poignets de Marquand et jouait à présent négligemment avec la boucle de sa ceinture, la serrant et la desserrant avec une moue malicieuse, frôlant comme par inadvertance, dès qu'elle le pouvait, le bas de son ventre.

Marquand allait parler mais elle le fit taire par un nouveau baiser, perchée sur la pointe des pieds pour atteindre sa bouche, son ventre collé à celui du Commandant. Elle avait repris ses mains et les plaquait au mur.

A nouveau prisonnier volontaire, Marquand n'avait plus qu'à se laisser faire. Il ferma les yeux pour sentir chacun des baisers d'Alice, sur ses lèvres, dans son cou, pour apprécier chaque mouvement de son corps contre le sien, chaque ondulation de ses hanches qui provoquaient dans le bas de son ventre une sensation de désir qui le dévorait.

- Alice... chuchota-t-il de sa voix rauque.

Elle le regarda avec de la malice dans les yeux.

- Pour être sûr de ne pas me faire mal, Commandant, il faudra me laisser prendre les choses en main.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant