Chapitre 42 : A l' assaut.

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Les pas se rapprochèrent de la porte.

Juliette tenait le sceau.

Marquand serrait les poings.

Jasper ouvrit la porte ; Dragan le suivait.

Ils étaient armés de matraques.

Comme convenu, Juliette leur jeta le contenu du sceau à la figure, puis elle garda le sceau en guise d' arme pour les frapper, tandis que son père cognait à l'aveugle, frappait encore et encore.

Les deux hommes crièrent puis, comprenant de quel liquide ils avaient été aspergés, il s se mirent à les insulter en même temps qu'ils leur rendaient leurs coups, blessés dans leur orgueil.

Alertés par leurs cris, Gregor descendit à son tour dans le sous-sol de la maison. Dragan lui avait demandé de rester dans la cuisine, pour faire le guet au cas-où quelqu'un ait pu repérer qu'ils détenaient des prisonniers. Il lui avait aussi demandé de déplacer la voiture de Marquand, ce qu'il avait fait au milieu de la nuit, la garant un peu plus loin dans une impasse.

Une voiture inconnue dans cette rue sans âme, ça aurait attiré l'attention des quelques habitants qui n'avaient pas eu les moyens de quitter les maisons grises de ce quartier sinistré ; il valait mieux ne prendre aucun risque.

Gregor arriva en pleine mêlée.

Il eut un peu de difficultés à s'y retrouver, et il alluma la lumière de la cave pour y voir clair. Juliette et Marquand, dans l'obscurité depuis des heures, furent aveuglés.

Ca ne jouait pas en leur faveur car leurs yeux s'embuèrent de larmes à cause de la lumière crue de cette ampoule nue qui pendait au plafond de leur geôle.

***

Noah avait drôlement froid dans le jour qui se levait enfin. Il regrettait de ne pas être passé chez lui pour récupérer une tenue plus adéquate. En même temps, il ne pouvait pas se douter qu'il ferait aussi froid dans cette foutue région de l'Est, et que le gel conserverait intacte la neige tombée la veille et durant la nuit.

Il avait froid aux pieds dans ses baskets qui n'étaient pas faites pour la situation. Il avait l'impression que ses orteils menaçaient de se détacher un par un de ses pieds, et qu'il allait les semer dans cette neige verglacée.

Il regarda autour de lui.

Le soleil avait fini par se décider à sortir de la brume et il éclairait timidement le lieu où il se trouvait, dans un ciel bleu clair et une atmosphère glaciale.

La rue était bâtie de maisons grises en mauvais état. Mais dans ce début de journée, avec la neige qui rendait étincelant ce monde quasi polaire, on était moins influencé par l'ambiance sinistre du lieu.

Cette rue des Juifs paraissait presque hospitalière.

Noah observa ce qui se passait.

Ils n'avaient pas lésiné sur les moyens, ses collègues d'outre-Rhin. Le sujet devait être sensible. Des hommes se mettaient silencieusement en place autour de la maison du numéro 39. Ils se déplaçaient en utilisant les obstacles du terrain pour rester dissimulés.

Le silence régnait en maître, à égalité avec le froid.

Tout allait se jouer maintenant.

Noah souffla sur ses doigts pour les réchauffer.

Regardant autour de lui, observant les hommes expérimentés se déployer sur le terrain, il murmura pour lui-même sa phrase fétiche de circonstance.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant