Chapitre 78 - Leur jour le pl us long - Partie 4

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- Il faut qu' on la sorte de là, Noah. Tu sais pourquoi .

Noah prit quelques instants pour réfléchir. Il n'était pas difficile pour lui de comprendre que son supérieur était à la limite de la perte de contrôle. C'était à lui de prendre le relais.

Evidemment, sans que Marquand ne puisse le sentir.

Tout un art, dont Noah commençait à être coutumier.

- On va lister tous les paramètres Commandant, pour décider de la conduite à tenir. On va évidemment avoir besoin de vous, docteur.

Marquand marmonna quelques mots au milieu desquels on pouvait comprendre qu'il n'avait aucune envie de collaborer avec le médecin. Propos qui empirèrent quand le docteur Muller proposa de s'installer au calme dans une petite pièce à peine plus loin.

- Non mais et puis quoi encore ? On commande un thé et des petits fours ou bien ? Je ne bouge pas de là.

Il regardait obstinément la porte close devant lui, signifiant clairement qu'il n'y aurait aucune négociation possible à ce propos.

- OK Chef, on va s'installer sur la tablette devant cette fenêtre. On est juste en face. Docteur, expliquez-nous tout ce que vous savez de votre patient, et des risques qu'il peut faire courir à Madame le Juge.

Marquand consentit à s'appuyer sur le rebord devant la fenêtre. Noah, stylo et papier en main, prenait des notes en écoutant le médecin. Il gardait un oeil sur son supérieur. Il ne savait pas quand il allait craquer. Il ne savait surtout pas de quelle manière cela se produirait. Mais il avait parfaitement conscience de son rôle d'ange-gardien en ces instants. Il devait se tenir prêt à intervenir à chaque seconde.

Et il aurait encore à endosser ce statut pendant longtemps, car dès demain, Barcelone l'attendait. Cette clinique tout près de la ville était une seconde menace pour le couple.

***

Quand Alice sentit l'imperceptible soulagement de Fabien à la suite de ses propos, elle respira un peu plus librement. L'étau de la peur s'était légèrement desserré l'espace de quelques instants, qui lui permirent de reprendre un peu son souffle.

Au moins, cela confirmait que ses paroles pouvaient avoir un impact sur cet homme inconnu et menaçant. C'était un point rassurant, même si cela impliquait qu'elle devrait choisir avec soin chacun des mots qu'elle prononcerait. Elle n'avait pas le droit à l'erreur et elle en était pleinement consciente.

- C'est moi qui suis en charge d'instruire l'enquête qui vous concerne. Il y a quelque chose qu'il est important que je sache ?

Un mot après l'autre. Pesé, millimétré, pas un de trop, pas un mot qui puisse apparaître comme un piège. Pas un mot qui puisse être interprété ou qui ait un double-sens.

- Je ne l'ai pas tuée ; je n'ai pas tué Marie.

Alice ne savait comment traiter cette information. Lui apporter du crédit, baisser sa garde et se mettre en danger ? Rester méfiante et prendre le risque que Fabien le sente ?

- « Je prendrai en compte ce que vous venez de me dire ».

Fabien aimait bien la façon dont cette Juge lui parlait. Elle ne cherchait pas à le manipuler pour le moment. Elle semblait juste essayer de faire son travail.

Et puis il la vit passer sa main sur son ventre, dans un geste inconscient.

Alors il pensa tout de suite qu'elle était enceinte et que c'est pour cette raison qu'elle prétendait le comprendre. En fait, elle voulait juste sauver son bébé.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant