Chapitre 60 - La guerre des Anges

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- Ca m'a manqué... Tu m'as manqué, espèce d'idiot.

Alice le caressait tendrement. Elle aimait cette sensation de chaleur au creux de son ventre. Elle avait envie de lui à nouveau. En fait, même au plus fort de son plaisir, même dans les instants d'après quand les corps se reposent, étourdis, elle savait qu'elle aurait envie de lui à chaque instant.

Malgré tout ce qu'il lui avait fait vivre, elle avait l'impression de l'aimer encore plus qu'avant. Elle avait failli le perdre, de mille façons.

Il reprenait son souffle, calé entre ses bras, et elle remerciait tout ce en quoi elle croyait pour ça, pour cet instant. Peut-être même la Bonne-Mère, pourquoi pas, ou les Anges qui avaient veillé sur Lui. Elle embrassa son cou, elle caressa son tatouage, le faisant frissonner. Elle embrassa ses lèvres, et il s'offrit à ses baisers.

La nuit était doucement tombée sur la ville.

- Je ne sais pas si j'ai plus faim de toi ou ... faim tout court, commenta Marquand. Mais je crois que je pourrais facilement rater un repas... et rester dans tes bras indéfiniment.

- Je vais décider pour vous, Commandant, je crois ! Je n'ai pas beaucoup mangé ces jours derniers, et toi tu as maigri, tu es tout famélique !

Elle essaya de pincer la peau au niveau de son ventre, et fit mine de ne pas y parvenir.

- Oh Madame le Juge, je n'en suis pas encore au stade des carences. Le prochain repas peut encore attendre !

Il avait pris sa main, celle qui essayait de lui démontrer qu'il était amaigri, avec visiblement l'envie d'en faire ce dont il avait envie. Alice ne se laissa pas faire et lui échappa.

- Alice !

- Je file à la salle-de-bains, Commandant !

Et elle s'éclipsa en riant, le laissant seul sur le lit. Dans un soupir de déception, Marquand se retourna pour se mettre sur le ventre et espérer que la fraîcheur des draps, ainsi que des pensées plus neutres, lui permettraient de calmer les battements anarchiques de son coeur. Il avait envie d'elle, tout de suite, maintenant.

Elle avait envie de lui résister, de le faire attendre, de le torturer ce soir.

C'était plaisant ce petit jeu, mais par moments un peu inconfortable, et cela demandait une maîtrise qu'il avait bien du mal à mettre en oeuvre. Alice sortit de la douche, enveloppée de sa serviette de bains.

Il essaya de l'attirer à lui, mais elle prenait bien soin d'être hors de portée de ses mains, tout en s'amusant à ne surtout pas quitter la portée de son regard tandis qu'elle s'habillait.

- Allez Commandant, à la douche ! J'ai très envie que vous m'emmeniez dîner.

Marquand obéit à contrecoeur en maugréant.

Hilare, Alice commenta :

- Froide la douche, Commandant, froide !

- Ha Ha, c'est malin Madame le Juge !

S'esclaffant doucement, Alice chercha dans leur sac d'affaires, qui avait été récupéré à la consigne de la gare par un employé de ce bel hôtel, de quoi agrémenter sa tenue pour la soirée.

Marquand sortit lui aussi de la douche, une serviette enroulée autour de sa taille. Elle se dit qu'elle mourait d'envie de la lui retirer, mais que ça serait trop facile.

Il devrait attendre encore avant qu'elle ne le laisse s'approcher.

Il devait prendre conscience qu'il n'était pas en terrain conquis ; qu'il lui fallait la mériter, la séduire, apprendre à patienter.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant