Chapitre 85 : German Lemon Incest

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Tout contre sa poitrine, il sentit battre très fort le cœur de Julia. Et puis il sentit son corps se secouer de sanglots qu'elle essayait de refréner.

Frederik, enfin, contre elle, son parfum, toujours le même, qu'elle respirait avec avidité. Il lui avait tant manqué. Elle avait tant de questions, même si elle en connaissait d'avance les réponses.

Mais en ces quelques secondes qu'elle avait tellement attendues, tellement espérées, Julia ne voulait qu'une chose : se serrer contre lui, se sentir en paix et en sécurité calée au creux de ses bras. Ses larmes étaient aussi des larmes de soulagement. Elle avait tellement eu peur de ne jamais pouvoir vivre ce moment.

Marquand était troublé.

Il s'apercevait, non sans se sentir interpellé, qu'il avait l'impression de consoler une enfant. Il resserra son étreinte, passant sa main dans ses boucles blondes, pour que Julia puisse, autant qu'elle le voulait, sans réticence, enfouir son visage dans le creux de son cou. Il aurait aimé pleurer avec elle, pleurer sur ses erreurs, sur ses errances, évacuer enfin un peu de la culpabilité qui l'étouffait à nouveau.

Culpabilité envers Alice, évidemment.

Culpabilité envers cette toute jeune-fille, qu'il avait prise comme on prend un cadeau que fait la vie quand on croit que tout est désespéré.

Tout lui paraissait sans issue, ce jour-là à Berlin lorsqu'il avait goûté les douces saveurs de son corps qui portait encore presque les rondeurs de l'enfance qu'elle avait quittée si peu de temps auparavant.

Un instant, l'image d'une de ses filles dans les bras d'un homme de 48 ans traversa son esprit, et il repoussa cette idée, gêné, dérangé.

Il dut admettre que ses pensées devaient avoir été terriblement emmêlées pour qu'il ait pu céder à la tentation de ce corps tout doux, de ces mains caressantes, de ce visage candide, presque angélique.

Ce visage penché sur lui, frôlant sa peau, ce visage où il avait pu lire le plaisir presque douloureux qu'il lui donnait.

Comment avait-il pu ?

Il ne le savait pas vraiment. C'était un moment extrême pour lui. Il avait fui ses repères, il s'était enfermé dans sa colère, il avait cédé à toutes ses pulsions, même les plus inavouables.

Il avait abusé de cette petite Julia même si c'est elle qui était venue jusqu'à lui.

A cet instant, sentant ses larmes tièdes couler dans son cou tandis que ses yeux à lui restaient désespérément secs malgré tout le poids de sa culpabilité, Marquand eut honte de lui.

Il ne se trouvait pas d'excuse assez valable pour expliquer qu'il ait cédé. Il était largement adulte et elle sortait tout juste de l'adolescence. Il aurait du dire non. Pour Alice, pour lui, et pour elle aussi. Pour elle qui pleurait silencieusement dans ses bras.

- Julia... parvint-il à lui dire, ses doigts jouant avec une sorte de tendresse quasi-paternelle, avec les boucles blondes de sa chevelure si douce.

Il se souvint un instant du contact soyeux de ses cheveux sur sa peau, si près de son nombril, lors d'une de leurs étreintes cette nuit-là.

Julia passa ses bras autour de son cou.

Il la serra très fort contre lui et déposa un baiser très doux contre sa tempe.

Un peu surpris, il constata que son corps ne lui envoyait aucun des signaux indiscutables qui lui indiquaient sans équivoque la naissance d'un désir pressant.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant