Chapitre 44 - A sang et à cœur

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Chapitre 44 : A sang & à cœur



Enfin, les ambulanciers sortirent de la maison, portant Matthias qui était installé sur un brancard.

Juliette se précipita à la rencontre de celui qu'elle avait identifié comme étant le médecin.

Marquand observait attentivement la scène, se fiant aux expressions du visage de sa fille pour essayer de comprendre ce qui se disait de la santé du jeune-homme.

Il vit ses traits soucieux se détendre légèrement, même si elle conservait un air préoccupé.

Elle vint de suite transmettre les informations à son père.

- Il dit qu'il est déshydraté et dénutri... et surtout qu'il a une importante infection pulmonaire qui l'affaiblit beaucoup. Il faut le prendre en charge en urgence.

Juliette se glissa dans les bras de son père, tout doucement.

- Il pense qu'il va s'en sortir, papa. Je vais aller avec lui à l'Hôpital. Tu devrais venir aussi, tu as une mine à faire peur.

- C'est bon ma Juliette... Je n'ai rien, quelques bleus et quelques coupures... Je vais aller dans ton appartement me reposer, je pense qu'on se retrouvera ce soir. Appelle-moi si tu as besoin de moi.

Marquand embrassa tendrement sa fille sur le front.

- Ca va aller, toi ?

- Oui papa, je vais veiller sur Matthias... et puis sur toi aussi. Vous êtes vivants tous les deux, c'est le plus important pour moi.

Elle lui caressa la joue.

Encore un geste comme ceux d'Alice.

Ou tout simplement un geste de femme.

Un geste plein d'affection, peu importe sa nature.

Juliette s'engouffra dans l'ambulance.

Son père la regarda.

Elle n'était plus sa petite fille, à présent ; elle était une jeune-femme amoureuse...

***

Marquand se fit déposer à l'appartement par l'interprète de la BKA ; Noah était avec eux. Les Policiers allaient attendre qu'il prenne un peu de repos avant de recueillir son témoignage. Noah repartait avec eux à la Brigade Criminelle Berlinoise pour continuer à assurer l'intermédiaire entre l'Allemagne et le Divisionnaire du 36.

Il se retrouva dans l'appartement vide.

Il se dirigea directement vers la douche et laissa longuement l'eau couler sur chaque parcelle de son corps. Il avait l'impression que son esprit était vide. Peut-être parce qu'il se forçait soigneusement à ce qu'il en soit ainsi. Il en écartait les images de Paris, d'Alice, de Matthias inconscient, de Juliette terrifiée, de Gregor mort dans ses bras, des deux néo-nazis infâmes qui avaient programmé leur fin.

L'eau ruisselait sur son dos et il espérait qu'elle emporterait avec elle une part de tous ces souvenirs douloureux et brutaux, toute cette noirceur.

Il mit du temps à sortir.

Il se regarda dans le miroir.

Plusieurs hématomes sur le corps, des écorchures sur les phalanges quand il avait frappé, une coupure sur la joue qui saignait encore un peu, le souffle court à cause d'une douleur dans la poitrine, là où il avait reçu un coup.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant