Chapitre 24 : Les masques tombent

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Marquand réfléchissait tout haut, tout en faisant les cent pas.

- C'est quand même curieux ce meurtre... Un couple qui paraît sans histoire, impossible de trouver un quelconque indice ! Il y a un truc qui nous échappe et ça m'énerve ! C'est comme si l'assassin avait frappé à la mauvaise porte !

Alice, qui marchait tranquillement à ses côtés depuis leur retour près du Palais, s'arrêta brusquement et retint Marquand par la manche de sa veste.

- Attendez Commandant ! Et si vous aviez raison ?

Marquand s'esclaffa.

Alice poursuivit :

- Mais si, c'est possible ! A quoi ressemblait notre victime ?

- Ben c'est difficile à savoir, entre ses cheveux mouillés dans la serviette et son masque de beauté... On n'en a pas vu grand-chose !

- Justement ! Elle était impossible à reconnaître ! Et si le tueur... s'était trompé de personne ?

- Mais enfin Alice c'est du délire !

Ils s'accoudèrent à une barrière le long du fleuve. Alice parlait de façon animée, convaincue par son hypothèse.

- Mais il faut être drôlement con pour se planter à ce point ! marmonnait Marquand. Et qui aurait du être la « vraie » victime selon toi ?

Alice fronça les sourcils, et hasarda :

- La petite voisine ? A peu près la même corpulence, le même âge, la porte à côté...

- Et le mobile ?... compléta Marquand. Le crime passionnel ?

Alice lui fit face et posa ses deux mains sur sa taille, caressant amoureusement les flancs de Marquand. Elle approcha sa bouche de la sienne et murmura contre ses lèvres :

- Commandant, vous êtes tellement romantique que vous voyez de la passion dans tous les crimes ! J'adore...

S'approchant encore, elle lui offrit un long baiser que Marquand interrompit au moment où il devenait plus fougueux.

Avant, surtout, de perdre la maîtrise de son corps et de n'être plus guidé que par son désir.

Cela faisait finalement si peu de temps qu'il pouvait pleinement vivre son amour pour Alice. Il n'était pas rassasié de son corps. Parfois ça l'agaçait un peu de ne guère plus se maîtriser qu'un adolescent découvrant l'amour. Il savait que s'il répondait aux baisers d'Alice maintenant, il aurait du mal à se concentrer pour le restant de la journée.

Peut-être que plus tard, quand leur passion dévorante serait plus mature, il parviendrait à mieux se contenir et à juguler son désir permanent de l'avoir auprès de lui, de lui faire l'amour. Mais pour le moment, en Italien au sang bouillonnant, en homme impulsif et amoureux, il n'y parvenait pas suffisamment à son goût.

Taquine, Alice se rapprocha de lui et chercha ses lèvres.

Marquand grommela :

- Alice... Tu ne peux pas te tenir tranquille deux minutes ?

Alice sourit et lui murmura à l'oreille :

- Un problème Commandant ? Vous avez l'air énervé ! Vous n'aimez pas que je vous serre dans mes bras ?

Elle joignit son geste à sa parole en le serrant fort contre elle, nichant son nez dans le col de sa chemise, respirant son odeur et son parfum qu'elle aimait tant. Il ne put que refermer ses bras sur elle, désarmé par tout ce que chacun de ses gestes suscitait en lui. Tant pis s'il lui faudrait un temps infini pour se ressaisir, tant pis car être tout contre elle, c'était ce dont il avait rêvé pendant de si longues années. Combien il avait souffert pour cette femme, combien il avait souffert quand elle était dans les bras de Matthieu, combien il s'était perdu dans d'autres bras...

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant