Chapitre 27 - Une vie pour une autre

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Alice se réveilla avec le sentiment d'avoir froid. Elle tendit le bras, la place de Marquand dans le lit était vide. Elle s'étira quelques instants puis se leva. Elle regarda son portable, pas de message. C'est en traversant la cuisine qu'elle vit le petit mot de Fred l'informant succinctement des nouvelles données de l'enquête.

Elle frissonna en se dirigeant vers la salle-de-bains ; ce mois de mars était plutôt frais malgré de belles journées de soleil.

Elle partit ensuite réveiller Paul. De tendres caresses pour le tirer de son sommeil profond, ses doigts jouant avec ses boucles.

- Maman, gratte-moi le dos !

C'était son petit moment préféré du matin, moment de tendresse et de douceur qui lui permettait d'émerger tranquillement. Alice se plia de bonne grâce à sa demande, glissant ses mains sous le dessus de pyjama de son petit garçon et commençant à lui gratouiller le dos.

Petit Paul se laissa cajoler avec un sourire béat sur les lèvres. Quand il fut suffisamment réveillé, il s'assit sur le lit, se frotta les yeux et vint se blottir dans les bras de sa mère.

- Je t'aime trop fort maman ! Et Fred aussi je l'aime trop trop fort !

Alice sourit.

La vie semblait simple et elle semblait belle.

Tout était limpide, tout coulait de source.

Sauf ce petit bout de papier dans la poche de son manteau.

Le RV avec Dr Rafael, ce 05 mars.

***

Toujours passablement énervé, Marquand fit sortit Noah de son bureau et invita Léa Rameaux à y entrer. Il voulait recueillir un maximum d'informations sur le prévenu, avant d'aller le confronter en salle d'interrogatoire avec Alice.

- Bonjour Mademoiselle Rameaux... Mon Lieutenant m'a dit que vous aviez reconnu l'homme qui a essayé de s'introduire dans votre appartement cette nuit... Vous confirmez ?

- Oui, c'est Guillaume. Guillaume Baudouin je crois.

- Vous croyez ?

- On s'est connus lors d'une soirée chez des amis communs. Il me plaisait, je lui plaisais, voilà... La suite vous la devinez.

- Il me semble avoir ma petite idée si je prends exemple sur ce qui s'est passé avec le Lieutenant Diacouné cette nuit.

- Oui, bon, ça serait sympa que j'évite votre leçon de morale, après tout ce que j'ai vécu ! Je mène ma vie comme je l'entends !

- Oui, sauf que ce qu'on va appeler... votre « légèreté » semble avoir causé la mort de votre voisine !

Léa lutta contre les larmes et Marquand regretta de s'être montré si dur avec elle ; elle n'avait pas tort quand elle disait que sa vie lui appartenait. Elle ne pouvait pas imaginer que peut-être cela pourrait porter préjudice.

- Et votre relation avec ce Guillaume Baudouin, elle était terminée ?

- Pour moi oui... J'avais été claire dès le début, pour moi c'était une aventure sans lendemain, et il me semblait qu'il avait compris !

- Elle date de quand votre rupture ?

- Si on peut parler de rupture ! En fait on s'est juste rencontrés un soir, c'était il y a un mois environ, et puis c'est tout. Après il m'a envoyé quelques textos, je lui ai rappelé qu'on était d'accord, il n'a pas insisté beaucoup.

La Peur du VideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant