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.Yaël.

Soraya, avança avec un cartable et s'assit en face du divan opposé au mien..

- Voici Yaël, ici tu as la liste du budget des prochaines dépenses, tu as visité le chantier? Tu m'as dit que ça progresse !

- En effet! Mentis-je

- Cette idée d'une maison de vacances senior sur la plage pour les plus âgés est extraordinaire ! Je voudrais y mettre mon grain de sable aussi. Avança Gayel.

- Tu peux y participer, tu étudie bien les finances en ce moment non? Rejoins Yaël, ça t'aidera pour ton prochain boulot. Ton premier job en intérim ! Fit la bonne sœur Soraya.

- Vraiment ? S'extasia Gayel

- Bien sûre ! Tu en penses quoi Yaël ?

- Epic! Répondis-je à contre-cœur .

- Merci Soraya!

- Soraya, signe-moi donc le montant ! J'ai à faire ! Insistai-je .

- Tout de suite Yaël.

Elle empoigna son chéquier et inscris le montant de deux milles Euros, puis me le tendis.

- Je file de ce pas. Il faut payer les prochaines livraisons de ciments, de bois d'acajou et de cèdres.

- En fait ça avance le chantier ? J'aimerai bien voir l'avancée des travaux par des photos. M'interrogea ma meilleure amie

Je fis jouer mes méninges, la dernière fois, j'avais prétendue un retard de la livraison des matériaux. Il fallait que je trouve quelque chose de plus concret, de plus tangible .Avoir ma sœur collée à mes patte sera risqué, et fera capoter mes plans. Si elle se met à me suivre, elle découvrira que son foutu chantier n'a jamais commencé et que je détourne cet argent destiné au vieillard à mes fonds personnels!

- Je..., je me rappelerai d'en faire des photos, depuis ma tablette! Ne t'inquiètes pas Soraya, je m'occupe de tout! Lorsque cette Hacienda sera achevée, tu vas adoré...

- J'imagine. Répondit-elle

- Pourquoi tu n'y avais pas profité de visiter, quand tu étais chez Éric ? Demandai-je d'un air malin.

-Je voulais voir grand-père, je n'y avais pas penser. Mais j'ai hâte de voir le résultat ! C'est quelle maison d'architecture que tu as engagé?

- Celui des Murat. Répondis-je vaguement.

- Et pourquoi tu n'y es jamais allé Soraya? C'est ton projet après tout. Interrogea Gayel

Je maudits ma sœur intérieurement...

- Yaël s'est proposée de le faire, vue que pour le moment c'est toujours en état de construction ! Il n'y a pas grand chose à voir, donc je paresse d'y aller...

- Mêmes l'adresse tu ne connais pas ? S'enquérit Gayel

Quelle fouineuse ! Me dis-je

- J'y étais avec Yaël, lors de l'achat du terrain. Je préfère attendre l'achèvement, le résultat final! Tout mon intérieur boue d'enthousiasme et d'exitation. Fit-elle. Je veux voir la touche final, et je m'occuperai du design d'intérieur, quelque chose d'éclectique et moderne.

- Et ton grand-père Éric ? Il en pense quoi? S'informa-t-elle de nouveau.

- C'est une surprise! Je le lui dirai après que la dernière couche de peinture sera posée. Il dit tout le temps, que les vieillards sont mis de côté et négligé. La société ne leur accorde pas beaucoup  d'attention, il en discutait souvent avec votre père.

Je levai mes iris au ciel.

- De quoi se plaint papa et Eric! Ils étouffent avec leur maxime ! Quand on grandit et que eux ils vieillissent, l'attention diminue. C'est normal. Commentai-je

- Eux ils en parlent, et ils nous ont au moins, qui sommes des jeunes avisées ! Mais qu'en est-il de ceux qui n'ont personne, absolument personne.  Dit Soraya.

- Il sera fière de toi. Opina Gayel.

- Bon je file ! J'ai du pain sur la planche. Je te laisse Gayel.

Je tirai ma révérence et abandonnai son appartement. Je croisai Deborah qui venait en sens inverse.

- Yaël, tu es venue me rendre visite? Se moqua-t-elle

Je lui sourie faussement.

- Et Soraya elle est là ?

- Vérifie par toi-même !

- Toujours de mauvaise humeur. Fit- elle narquois.

Je l'ignorai, et continue de tracer mon chemin. Je ne la supportais pas! Toujours des blagues de mauvais goût, qui n'amusait que elle. La seule raison que je la tolérais, c'était incontestablement, pour ma "reine" Soraya! Cette manie qu'elle avait de se croire meilleure briseuse de boxeur, comme si c'était elle contre elle, et toujours des piques vexantes à mon égard, comme si ses défauts étaient transparents ! Je soupirai et me rendis vers mon véhicule. Je fis le chemin jusqu'à la banque afin d'encaisser le chèque. Ils me remirent une liasse de billets en euros que je pris le temps de compter habilement, et rapidement fit un transfert de ce montant sur mon compte personnel. Car à la place de le transférer sur le compte professionnel du projet d'un tas de vieux croutons, je me servais de la moitié de cet argent pour financer ma nouvelle stratégie d'ouvrir un club  privée de volleyball à Pétion-ville.

J'avais acheté les locaux, avec le troisième versement de ce qu'elle m'avait endossé pour l'achat des matériaux de constructions. Il n'y a pas qu'elle qui peut flirter avec la réussite et le charisme ! Pourquoi devrait-elle paraître mieux lotie et plus heureuse, cette femme à un démon, même envoûtée, elle rayonne de joie ! Je détestais Soraya, avec elle j'ai toujours ce sentiment désagréable, qu'elle est meilleure que moi, qu'elle arrive à tout appréhender sans encombre. Toujours plus chanceuse, Kevin lui a couru après ! Rafaël lui court après jusqu'à tremper ses doigts dans le vaudou, et moi? Il faut que je me paie un Olivier ? Elle doit diriger les rênes de l'entreprise de son grand-père et moi papa me vois comme une vulgaire assistante ? Quel leviers d'action devrais-je solliciter pour combler les attentes du très haut ? Mise à part le fait, que je sois d'une famille aisée de la haute société, je ne vois pas en quoi j'étais bénie ? Elle arrive à mettre sur pied, son agence événementielle et moi mon projet de club de volley à échouer deux fois de suite, dû à un problème de notaire et de juridiction, mais dès que je décide d'utiliser son fric, eh bien boom, tout décolle. Alors oui, elle est toxique dans ma vie, et elle m'est devenue un mal nécessaire...

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant