.Antrav.

.113.

.Soraya.

J'ai appris qu'on finit par être blessée si on espère être aimé de la manière que l'on aime. Cette pensée, je te le dédie à toi Nathann. Tu ne pouvais pas plus me toucher dans le cœur en couchant avec Yaël. Je regrette de t'avoir entièrement livré mon âme en porcelaine ! Tant de nuits, de baisés de promesses, tous ces souvenirs n'étaient qu'une perte de temps. Un doux fairytal qui n'existait que dans ma tête, alors qu'à travers tes magnifiques iris, je n'étais qu'une marionnette de plus. Ni Barra, ni les chansons de Dekker, ni danser sur du Bakar, ni nos nuits intenses, rien de tout ça n'avait été réelle, je me suis laissée emporté par ta blandice, sous tes airs d'altruiste du quotidien se cachait simplement un pur sycophante qui me remplissait le cœur d'illusions !! Où sont passés les rayons rosés de notre lune rose ? Ah oui ! Ce n'était que dans ma tête, que dans ma bulle !!  Tu as fait le jackpot Nathann en choisissant Yaël comme cible pour jouer de mes sentiments. C'était dure, ça me rongeait, mes émotions étaient emprisonnées sous les ailes de l'amertume, dans un maelström de déception et ça me fouettait. J'étais contristée. J'en avais marre de pleurer, marre d'être prise pour une idiote à leurs yeux ! Marre d'être si naïve. Quant à Yaël, je ne pouvais que me blâmer d'avoir été si dépendante et aveugle. Devrais-je en vouloir à Dieu de m'avoir imposé une si lourde épreuve, surtout après la mort de mes parents ? A contrario, je devrais le remercier d'être encore en vie, vue la haine brûlante de Yaël à mon égard. Elle était là à me balancer des horreurs de sang-froid, à me faire mal, à me...

- Soraya, crois-moi, elle n'en vaut pas la peine ! Bruit la voix de Deborah en posant un plateau dressé de deux tasses de café fumants et de tartines grillées au beurre.

Elle s'attaqua la première en redressant d'abord ses cheveux d'une queue de cheval.

- Bois donc ton café tout de même Soraya.

- Je suis enceinte Deborah, je te rappelle.

- Ah oui! Désolé, je suis trop tête en l'air. Mange une tartine au moins.

- Je n'ai pas faim.

- Je sais que tu as mal et que t'adorais Yaël... ce n'est qu'une quean, Il faut juste oublier et en plus, tu trouveras sans doute un autre beau brésilien qui....

J'explosai de fureur.

- Ne vois-tu pas que le vase est plein à rebord !! Une goutte et je me noie totalement Deborah, je n'en peux plus, ça me ravage au plus profond de mon âme !!

- Je disais pour te remonter le moral, je me disais que tu aurais pu te passer de Nathann et...

- L'amour sincère ne dépend pas de ce que apprécie les yeux, sinon le cœur ! Tu parles de Nathann comme si c'était l'un de tes dates ou de Yaël comme si c'était l'une de tes peaches avec qui tu es constamment en compétition !  Nathann était mon amour, mon autre moitié mon... mon âme sœur...

Plus je parlais, plus le déchirement de mon cœur s'aggrandissait! C'était comme jeté du sel sur une plaie.

- Je l'aime comme-ci aucun autre homme sur terre n'a jamais existé et ça continue à battre la chamade, là tout au fond ! Ça bat, ça bat, ça déjante, ça disjoncte !! Mon cœur se fond comme de la cire, j'ai l'impression de n'être qu'à moitié, de respirer qu'à moitié !! Poursuis-je

- Du calme Soraya... Je disais juste que tu pourrais essayer d'oublier et de...

- Oublier ??? Oublier quoi Deborah?? Dès que je me regarde au miroir, je vois mon visage décomposé, je me demande pourquoi c'est noir, pourquoi j'ai mal !J'imagine Yaël et Nathann se payer ma tête l'un dans les bras de l'autre !! J'ai dû payer doublement pour le même verre de poison !! Tu ne sais pas ce que c'est, qu'à chaque fois je ferme les yeux, ou que je me mets à y penser je revis nos moments passés ensemble comme des vieux démons qui me poussent à la folie !! Ma vie est devenue un bourbier...