.Rafaël.
Cet après-midi, j'étais rentré plus tôt que prévu. Soraya n'était pas encore à la maison et le dîner non plus n'était pas encore servie. Cette nouvelle chef de cuisine kenila, était aussi lente qu'une tortue ! Cependant, j'avais dû rapidement changé l'autre, vue qu'elle s'était laissée embobiner
par Deborah, qui avait réussi à la convaincre d'abandonner son poste à tout bout de champs pour régler ses obligations, sans oublier que j'ignorais ce que lui avait raconté cette sans-vergogne. Il était hors de question que je prenne ce risque, en continuant à la garder.Je grimpai les marches, et me dirigeai vers notre chambre conjugale avec la première idée de céder à la nécessité d'une bonne douche. Avec habileté, j'ôtai mes vêtements , saisis ma serviette et traversai le dressing. Mon pied heurta légèrement pour la cinquième fois consécutive, la mallette de Soraya toujours pas défaite depuis son retour de ce fameux voyage de la République Dominicaine ! J'ignorais qu'est-ce-qu'elle attendait. Mon corps me pressurait pour que je le plonge sous le jet d'eau du pommeau de douche. Je m'exécutai rapidement en utilisant mon gel de douche britannique favoris Clinique. Je ressortis des minutes plus tard, en enroulant ma serviette autour de ma taille et encore une fois mon orteil percuta la même valise Trolley...
Énervé, j'ajustai ma serviette, saisis les deux malles que je posai sur le lit afin de les débarrasser. Soraya procrastinait toujours et elle sait à quel point je suis un maniaque de rangements. J'ouvris la première remplie d'accessoires et de banalités féminines que je vidai en moins de quelques trotteuses. Je saisis la deuxième, beaucoup plus lourde et en fit autant, jusqu'au moment, où un objet attira mon attention. Je le sortis attentivement de la pile de vêtements. C'était une caméra de la marque Canon. Je l'allumai et la première photo que je découvris fit bouillir mon sang comme de la marmelade ! Mes narines se dilatèrent, mes yeux s'injectèrent d'une lueur sanguinaire, à croire que j'avais reçu une brique au visage. La photographie prise était celle de la main de ma femme, enlaçant les doigts d'un autre homme, non, je ris nerveusement ! Ce foutu brésilien que j'avais croisé lors du bal des vieillards, ce même imbécile qui lui avait offert ce livre, et qui s'était ambiancer avec nous sur la plage ! Ma respiration devint incontrôlable. Je fis défiler les photos paradisiaques de leur idylle brésilienne comme une anomalie dans mes programmes, la panoplie de clichés était interminable : l'un dans les bras de l'autre partout où ils allaient, des baisés au lit, à la plage, à Barra, au parc, devant des petits déjeuners, des dîners, des festivals, en sous-vêtements, en califourchon sur lui, plus je parcourais, plus les instants étaient plus intimes, plus romantiques, une infinité de photos que je pris le soin de me nourrir patiemment en les enregistrant, tous dans mon hippocampe. J'éteignis doucement l'appareil une fois mon défilement terminé. Une rage altéra mes cognitions, Soraya me trompait ! Comment était-ce possible !!! J'étais enclins à crier et à calomnier. Je me levai, me rassis, poussai des cris d'indignation et de frustration. Mon égo, mon amour propre, ma virilité, tout avait été touchés ! Si ça venait à se savoir, toute cette image sculptée aux yeux de ma famille et de tous où j'étais le centre de l'attention s'effrondera, toutes mes tentatives pour que nous soyons le couple parfait ne seront nullement cohésives avec mon image grandiose!!! Je ressentis le désarroi, puis de l'anxiété, puis vinrent ensuite l'agitation, l'irritation et enfin la colère explosive. Je me sentis menacer, contrarié et rageusement, je donnai quelques coups dans la table de chevet et l'absence de contrôle de mes pulsions se fit automatiquement. J'eus envie de broyer les os de ce fouteur de trouble. J'ouvris le tiroir de la table de nuit et empoignai son livre, je lu son nom au complet avec hargne. Nathann Illesca et je jetai le livre au sol en crachant dessus .
Tout me parut plus claires, ses rires, sa bonne humeur, toutes ces fois où elle chantait, où elle écoutait de la musique à tue-tête, où elle dansait même. Toute cette énergie positive, c'était donc cela ! Só Lamesi avait donc raison, ce n'était pas cette stupide canine qui ne se fatiguait de me japper inlassablement, c'était le petit Brésilien. Il s'est permis de baiser ma femme, ma Soraya! De se la faire ? Très bien alors. Je m'enfermai derrière un masque d'une neutralité glaciale ; mon insensibilité crasseuse et mon égo prirent le pôle. Je fis les cent pas, à la recherche d'une solution et fus emporté dans un énième ouragan de sentiments rageux, de frustration, de courroux qui firent étinceler mes molaires ! Mon sang devint glacial, mes veines pompaient du rouge vicié, si bien que j'écrasai mon poing sur le meuble de chevet à maintes reprises ! Après avoir atteint plusieurs niveaux émotionnels agressif, je laissai lentement chuter mes élans de colère en grinçant des dents. Je descendis les marches, encore munie de ma serviette et rentrai dans ma pièce-mère. Je formatai l'appareil avec le plus grand plaisir d'éliminer toute trace de ces souvenirs au Brésil et le dissimulai dans un tiroir ; quant au livre, ce fut avec grand plaisir que je versai de la gazoline dessus et l'incendiai, jusqu'à ce qu'il n'en reste même pas une miette. Elle voulait résister à ma dictature ? Très bien, elle l'aura voulu ! C'était un léger détail que je pouvais résoudre de par moi-même, il était inutile d'avertir Yaël. Mon égo avait était suffisamment touché, encore crevé que de subir les moqueries de cette femme ! D'ailleurs, je lui avais donné pour ordre de surveiller Soraya, l'argent que je lui versais chaque mois, était également pour ça, pas seulement pour son silence, ou pour qu'elle fasse la belle ! J'entendis la porte se refermer, je sortis de ce pas et l'accueillis chaleureusement en dépit de ma tenue légère, les veines pompées de rage.
- Bonsoir mon cœur.
- Bonsoir.
Sans dire mot, elle emprunta les escaliers, sans ressentir mon regard analyseur lui brûler le dos. Je me fis un plaisir de la retrouver dans notre chambre. Ses expressions étaient à présent défigurées, et son visage totalement décomposé.
- Qui? Qui a défait mes valises?
- C'est moi mon cœur.
- Tu n'avais pas le droit ! Je voulais la défaire Rafaël !
Je me servis un verre de cognac et restai calme.
- Ah bon. Elle obstruait le passage.
- Quel passage Rafaël ? Tu n'es pas un éléphant tout de même !!!
- Je suis ton mari. Baisse d'un ton Soraya.
- Vas te faire voir tu veux ! Lâcha-t-elle en élevant encore plus le ton.
Je me retractai pour ne pas la foutre une gifle dû à cette humiliation qu'elle venait de me faire subir.
- Qu'il y a t-il mon amour? Nerveuse?
- Tu as tout gâché ! Bravo Rafaël ! Vraiment bravo.
- J'ai gâché quoi mon cœur ! Ce trolley à deux semaines, en train de traîner dans le dressing. Je te l'ai vidé tout simplement.
- Peu importe ! Peu importe. S'écria-t-elle en colère.
- Tu recherches un objet égaré ?
- Non! Mais je voulais moi-même défaire mes valises et profiter de chaque vêtement de ce voyage, de tous mes accessoires et tu as tout ruiné. Je ne voulais pas la défaire d'ailleurs !
- Il était si important que ça, ce voyage en République du Bré...Dominicaine.
Elle roula des yeux. Mes réflexes psychologiques, me firent comprendre qu'elle ignorait de l'existence de cette caméra dans sa trolley. Ils cachaient bien leur jeu. Elle poussa nerveusement les valises qui tombèrent à la renverse et provoquèrent un bruit sourd.
- Tu as l'air d'une folle ! Vas prendre une douche et je t'attends en bas pour dîner.
- Je n'ai pas faim. Je ne descendrai pas pour dîner.
- Pardon ?
- Tu n'es pas sourds, tu as entendu.
Elle voulut ajouter quelques mots de plus, mais se ravisa ,lorsqu'elle fut prise d'un léger vertige.
- Qu'il y a t-il Soraya ? Tu vas bien.
Elle se détacha de mon emprise.
- Je vais bien. J'ai simplement pas manger ce midi.
- Nous étions ensemble ce midi.
- Je n'ai pas assez mangé c'est tout.
- Dans ce cas descends pour dîner, au lieu de faire l'hystérique pour un voyage sans importance.
- C'était mes affaires, tu n'avais nullement le droit d'y toucher.
- Je suis ton époux Soraya.
- Ça ne veut pas dire que tu es tout permis Rafaël.
- Non, mais je veux ton...
Elle péta les plombs.
- Laisses-moi Rafaël! Laisses-moi respirer, laisses-moi tranquille !!! Je veux être seule ! Pour une fois je te le demande, s'il te plaît laisses-moi seule !
Je l'observai, comment étais-ce possible? J'aurais voulu lui faire le semblant que je quittais la maison, en prenant mes affaires ; mais, je n'étais pas sûr que cela fonctionnerait encore, où qu'elle viendrait me supplier pour que je reste ! Elle avait un autre. Je ne laisserai aucune porte libre pour son amant et elle. Il me fallait une autre tactique, une autre approche ! Comment ai-je pu laisser cela me passer sous le nez ! Comment ??? Un désir de vengeance fit danser mes nerfs. Pour le moment, il fallait me tempérer ! Personne n'avait idée de ce dont j'étais capable de faire pour la retenir près de moi. Dès demain j'aurai les idées plus claires et je saurai quoi faire pour éliminer cet imbécile de mon chemin. Je terminai de me vêtir et comme demander, je la laissai seule, en allant m'enfermer dans mon bureau et c'est là que ma solution fraichement sur un plateau de réflexion...

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.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....