.49.

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.Rafaël.

J'éteignis mon moteur et dirigeai mes pas vers l'ascenseur. Au moment de presser sur le bouton du sixième, les pas de Deborah se précipitèrent en me priant pour que je le laisse ouvert. J'obéis à contre cœur. Elle y rentra en courant sur ses talons aiguilles à la perfection. Les portes se refermèrent doucement. Elle posa ses paquets shopping en rabattant ses cheveux sur son dos, puis ajusta son haut en bustier, afin de booster sa poitrine.

- Alors Rafaël quoi de neuf ?

- Rien.

Elle s'approcha plus près, suffisamment, pour qu'il n'y ait pas de distance entre nous; puis engagea de nouveau la conversation...

-Devine quoi ? J'ai bizarrement demandé à Soraya si elle a été déjà amoureuse, pendant le week-end et elle à répondu non. Tu ne trouves pas cela étrange ?

Mon expression se défigura en signe d'exasperation. Elle rigola.

- Ah Rafaël ! Tu es un comique toi.

Elle posa une main sur mon fessier, et le pressa!! Pris de surpris, je fis un bon de recul. Soudainement, elle cola son bassin à ma braguette...

- Éloignes toi! Non de Dieu Deborah!!!

- Je t'excite toujours autant? Fit-elle jubilante

Brusquement, elle en profita pour m'embrasser rudement. Je la repoussai, en dépit du fantasme sanglant bien caché sous mon pantalon qui prenait naissance. Après tout, toutes les demi-mondaine méritent d'être chevauché tel qu'elles le souhaitent !

- Allez Rafaël...Insista-elle

Compromettre mes plans avec Soraya, rien que pour satisfaire les envies malsains qui endurcissaient mon phallus étaient risqués et inutiles ! Cependant, subsister un peu de jalousie chez Soraya, ne sera pas un mal! Je veux que quoiqu'elle fasse, qu'elle ressente toujours de mon amour. Deborah n'était qu'une babiole à mes yeux, je la permis de poser ses lèvres contre mon cou, jusqu'à salir ma chemise. Satisfait du résultat. Je la rétrogradai. Elle insista, et je m'énervai. À bout de son attitude puéril, j'usai de ma force de mâle et la coinçai entre les murs métalliques. Elle roucoula. J'haussai le ton froidement.

- Écoutes-moi bien Deborah! Il est temps que tu acceptes la défaite. J'ai appris que tu as fais des allégations pas trop appropriées à Yaël n'est-ce- pas ?

- Et comment le sais-tu? C'est étrange. 

- Aucune importance !Tu as intérêt à garder le silence, si j'apprend que par ta faute, Soraya apprend quelque chose, qu'elle n'aurait pas dû, je te jure que tu le regrettera Deborah...

- Lâches-moi Rafaël ! Se révolta-t-elle

Je rapprochai mon visage beaucoup plus près du sien et la couvrit d'un regard menaçant.

- Je ne plaisante pas Deborah!

- Qu'est-ce que tu caches de si spécial Rafaël? Qu'est-ce-que tu ne me dis pas  ?

- Je te le redis ! Mêle toi de tes affaires. 

Soudainement, les portes de la cabine électronique s'ouvrirent, ce qui lui sauva la mise. Elle sortie et je continuai mes pas jusqu'à mon duplex. Je pénétrai et il y avait la chef de cuisine, accompagnée de Sybile, s'assurant de la mise en place des couverts. Je grimpai les marches et entendit encore de la musique ....

.Soraya.

Could you tell where my head was at when you found me?
Me and you went to hell and back just to find peace
Man, I thought I had everything, I was lonely
Now you're my everything, I was lonely

Chantai-je au même rythme que Bakar, en tournoyant, en dansant voluptueusement des hanches, les mains levés sensuellement dans l'air, les yeux clos, un sourire rêveur suspendu aux lèvres. Le troisième couplet repris, je me mis à changer de pas, imité par vanilla ! C'était incroyable l'énergie positive qui me traversait. Il était si bon, si doux, que j'avais peur qu'elle disparaisse... Oh oui Nathan, Could you tell where my head was at when you found me? Je dandinai et répétai les paroles en souriant. L'enceinte remplaça la voix de Bakar par big bang de Rock mafia. Vanilla aboya et se mit à grogner, je me retournai vers sa ligne de mire et sursautai. Il y avait Rafaël ! Je fermai rapidement l'appareil...

- Tu sembles t'amuser avec ce canidé mon cœur. Il est bruyant.

- Tu es là depuis quand? Demandai-je

- Aucune importance, mais si tu insiste, je dirai depuis que ton deuxième vacarme à commencé! Ton big ban là.  À ce rythme là, les voisins viendront se plaindre.

Il déssera sa cravate, et déboutonna sa chemise. Il mis en valeurs, les cierges dont il exigeait leur maintenance à longueur de temps. Leur flamme se mit à danser sous mes yeux. Une odeur de basilic et de grenadine embauma la pièce. J'eus envie de vomir. Il m'attira par la taille. m'embrassa vigoureusement. Brusquement, je me sentis sous emprise, je commençai à paniquer, à trembler. J'eus l'impression que la joie de vivre dont je faisais preuve, quelques secondes etaient une utopie lointaine. Il enfonça sa langue dans la mienne, mon corps ne repondait plus, et une crise d'angoisse menaçait l'horizon. Mais le pire, c'est lorsque je remarquai une trace de rouge à lèvre sur sa chemise et l'odeur d'un parfum féminin ! Je me sentis envahie d'une colère noire, d'une jalousie violente dont je n'étais pas maître ! Hors de contrôle, je me mis à me débattre, sans comprendre ce qui m'arrivait ! J'avais l'impression de devenir folle, et je me mis à hurler, à crier...et je me mis à frapper son torse

- Tu veux me quitter? C'est quoi cette trace de rouge à lèvre ? C'est quoi? Tu veux partir Rafaël ? Je t'en pries ne pars pas ...Dis-je en pleur, toute confuse de mes propos...

Il resta zen, et essaya de contrôler mes mouvements. Je m'échappai de ses mains viriles et me mis à renverser le tout, depuis la commode, les lampes, la table de chevet et finalement allai me recroquevillai dans un coin en pleurant. Je ne comprenais plus rien, je m'en foutais de à qui appartenait ce rouge à lèvre, je n'avais pas eu envie de gâcher mon humeur! Une sorte d'énergie négative me subjuguait, me comprimait la poitrine, contrôlait mon esprit! Mon cœur et mon âme essayait de m'atteindre pour que je fasse appel à la raison, mais la communication était coupée, impossible...Perdais-je la raison? Oh mon Dieu? J'étais en train de devenir folle? C'est cela? Mes iris, se déplaçaient d'une seconde à l'autre, à tous les dégâts que j'avais causé. Vanilla émit des petits gémissements et s'arrangea près de mes pieds. Rafaël s'accroupit auprès de moi et caressa mes lèvres qui tremblèrent encore ...

- Chuuu....C'est fini ! Ce n'est rien mon cœur. Ne t'en fais pas, je ne partirai pas... Je t'apportes du thé et je vais te faire un bain! Ôte tes vêtements...

Je ne supportais pas sa main toucher ma peau, ni sa présence, ni son parfum rebutant, ni ces cierges qu'il allumait à longueur de temps. Mais rien dans ma vie, n'était faisable, si Rafaël n'était pas là. Il m'était indispensable. Je déglutis ma salive, je n'étais pas en accord, à ce que divulguait mon esprit! Vanilla me lécha les orteils, en grognant...Je souris. Il recommença son geste en remuant frénétiquement sa queue! Ça m'amusa, j'angoissais moins. Il me lécha les doigts et les orteils de nouveau, je ris et tout s'apaisa, étrange ? Oui ça l'était, mais je me sentais mieux. J'expirai, inspirai , fermai les yeux, rêvai de Nathann, et je souris. Qu'il était bon de penser à lui... Rafaël revint, et mon caniche se mit à le grogner. Il me tendit la tasse de thé, je le posai sous la commode.

- Je vais mieux Rafaël. Je vais dormir. Bonne nuit.

- Mais Soraya...

- Je t'en pries Rafaël ! Je t'en supplies, pas ce soir. Je me sens mourir de l'intérieur...

- Très bien. Je vais me doucher et ensuite ranger ici. J'ai horreur du désordre. Bonne nuit. Dit-il d'une voix qu'il essaya de maitriser.

Je défis les draps, me plongeai dessus, avec Vanilla qui s'accomoda sous ses couettes personnelles. Doucement dans ma tête, je me mis à fredonner la musique de Bakar, je me revois dans l'appartement de Nathann, il me sourit, nous échangeâmes des regards, il me fit tournoyer un peu, nous trinquâmes, j'entendis nos rires devant le cartoon Soul ! Je m'endormis en m'accrochant à ce rêve, en espérant que mes angoisses de la nuit ne viennent troubler, ce rêve merveilleux qu'était Nathann Illescas...


.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant