.Soraya.
J'avais décidé d'organiser une soirée de come back en l'honneur de Christopher. Il allait interpréter tous ses anciens morceaux qu'il chantait à l'époque où les femmes trouvaient un homme rustre et outrageant, s'il ne l'ouvrait pas une porte ou ne lui tirait pas la chaise. Il composait des chansons qui donnaient le rythme dans la peau et avais une voix agréable et apaisante que j'aurais même trouvé exagérément sexy si j'avais été une adolescente des années 80. Ça avait fait rougir Nathann de jalousie. Encore aujourd'hui, dès que je l'entendais chanter, ça me faisait fondre ! Hier soir, il répétait pour sa soirée de petit concert et avait interprété My mind de Saco. J'ai cru que j'allais péter une crise hystérique. Ça avait été magique l'écouter chanter et manier sa guitare. Ce soir la plage éclairée de lanternes posées auprès de chaque palmier, de discrètes lumières de festivités s'apprêtait à recevoir un public de plus de trois cent cinquante personnes amoureuses de la musique de Christopher Fabre ; à l'époque où la musique haïtienne faisait des étincelles à l'international ! Parmis eux, jeunes, adultes et senior se confondait. D'ailleurs j'avais même croisée une ancienne amie, Dyulie Cortes avec qui je jouais beaucoup au camp d'été du cercle BelleVue à Bourdon...Qui l'aurait dit ? Le monde était petit. Ses mélodies attiraient toute une génération. En dépit de mon bidon qui prenait du large, de ma relation dos à dos avec Nathann, j'avais pu mettre sur pied un cosy événement en moins d'une semaine. Ça m'avait amusé de booster ma créativité, surtout lorsque dans les parages, un certain brésilien rodait....
La soirée était prévue pour dix-neuf heures. Les amis de mon aïeul tous excités pour l'occasion avait ouvert leur villa pour les quelques hôtes triés sur le volet souhaitant passer une nuit Capoise exceptionnelle, après avoir profité de la petite cérémonie d'intérieur ou du petit concert de la plage ; car le choix était ouvert à tous. J'avais fait poser une estrade en plein air au-dessous des grands palmiers et des cocotiers ; puis en face de la scène et de la mer, se trouvaient des petites tables de bronze en surface vitrée prêts à recevoir des convives élégants assoiffés de saveur locale. Le buffet terre et mer proposait des plateaux de fruits de mer, des poissons en papillote, des crustacés, des viandes aux saveurs exotiques comme du cabrit, du canard, et des boissons pour ravir les papilles tels que cocktails estivaux, avec ou sans alcool, des sangrias, du rhum Barbancourt, des punchs, des pina coladas et j'en passais. Une fois bien installée, en plus de jouir de l'opportunité d'assister au petit concert époustouflant de Christopher Fabre, ils auront également la chance d'admirer le spectacle naturel d'une nuit antillaise ou ils pourront contempler également les effets marmoris de l'océan et le Yakamoz de la lune...
Il était vingt-trois heures et Christopher faisait surfer le public dans une ambiance électrique des années quatre-vingt. Je fus ravie de voir Nicolas et sa femme dansé comme s'ils avaient encore vingt-ans et quant à Christopher dédiant sa voix à son public, il avait les yeux rivés sur sa femme Leesiane. Ces deux couples avaient plus de quarante années ensemble. Je cherchai Nathann des yeux, mais il n'y était pas. Il y avait grand-père qui discutait avec une bonne amie de l'époque, Lauture qui riait à une blague de François Pallere et les nombreuses autres personnes qui s'ambiançaient pleinement. Lui, il n'y était toujours pas. Mes boucles frisées flottaient sous l'effet de l'air du vent. Je m'éloignai un peu, afin de m'aventurer vers la plage dont le sable regorgeait des empreintes de pieds que les vagues ne tarderont pas à effacer bientôt. Les lanternes posées auprès de chaque palmier éclairaient majestueusement le fin du sable blanc. Ma longue robe blanche fluide aux manches décolletés se mêlaient à l'arène. J'en retins quelques partis pour éviter que ses extrémités ne se salissent entièrement. Je m'assieds sur la dune en rivant mes yeux sur le scintillement argenté de l'océan et les rayons de la lune qui s'étendaient dessus créant un effet spectaculaire de Yakamoz qui se mêlaient à la voix de Christopher interprétant un morceau de Joseph Salvat "Open season ". Minuit passé, il faisait agréablement bon, les gens s'ambiançaient et descendaient les cocktails caraïbéens les plus délectables. Soudainement, je sentis la présence de quelqu'un. Je savais que c'était lui, pour m'en assurer, je me retournai, posai brièvement mes pupilles sur lui, puis reportai mon intérêt sur les vagues de la nuit. Cinq minutes s'évanouirent sans qu'aucun de nous brise le silence, sinon l'andagio du vent des palmiers, la musique au loin de Christopher et les vagues. Brusquement, Il se mit à m'enquiquiner en m'envoyant des petites pierres sur moi que je me mis ostensiblement à ignorer. Il soupira et se coucha sur le sable en passant une main derrière sa nuque pour s'accommoder. Deux minutes de silence plus tard, sa voix fondit l'air et mes entrailles vibrèrent. J'eus des frissons à cent degré et encore pire lorsque mes yeux se noyèrent dans les siens. Jamais je ne voudrais m'en détacher....
![](https://img.wattpad.com/cover/330083898-288-k868797.jpg)
VOUS LISEZ
.Antrav.
RomanceSelon Soraya la plupart des hommes sont des connards, mais les femmes ... hm .. les femmes, elles ? Elles sont mille fois pires.... Soraya,n'a jamais été amoureuse, pourtant elle n'a de yeux que pour son mari...Tout par et pour son Rafaël....