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.Rafaël.

Celui qui peut moralement tenir le plus longtemps est le vainqueur ! Dit-on. Vendredi soir à été un fiasco, j'avais perdu ma crédibilité devant des centaines de mes collègues et d'amis proches, à cause des caprices foireux d'une écervelée. Cependant en dépit de l'avillisement et des dérapages, il fallait soigner l'image jusqu'au bout. Ce week-end avait été totalement chaotique entre les foudroiements de père et les crises hystériques de mère. Sans compter Ralf qui s'était acharné sur moi dû à sa rupture avec Isabelle, qui n'avait pas apprécié les yeux charmeurs qu'il avait fait à Deborah. Mis à part ces brèves intempéries, j'étais toujours le docteur Rafaël Pompé qui a reçu un prix et ça personne ne pouvait me l'enlever. Je pouvais encore tenir bon, je pouvais encore jouer le jeu. Je terminai de ranger ma chemise et empruntai les marches de l'escalier qui m'avait vue grandir ; de mes paires de baskets lumineux de mon enfance aux mocassins de mon adolescence, jusqu'à mes parités de chaussures italiennes d'aujourd'hui.  J'ai toujours survécu à toutes les pressions parentales, j'ai réussi à dresser ma propre clinique, à faire mille fois mieux que Ralf, et à me faire un nom! Je ne pouvais pas me permettre de tout perdre pour une seule erreur, simplement pour une seule négligence qui n'avait qu'un prénom ridicule, Yaël Duraucher! Ma face fit interruption dans la salle à manger où déjeunait Ralf...Que Ralf. En boitant, malgré ma canne, je m'assieds et rangeai ma serviette en lui grondant un bonjour.

- Ou se trouve mère ?

Ce ne fut que le bruit de sa fourchette piquant ses morceaux d'abricots et de melons que j'entendis.

- Ralf, je t'ai posé une quest...

- Après tout ce scandale que tu as causé vendredi soir, tu oses demander où se trouve-t-elle ? D'après toi?

J'haussai les sourcils en continuant à le fixer.

- Elle est où ?

Il remplit sa bouche d'une fourchette pleine, mastiqua en s'essuyant la bouche...

- Elle ne s'en est pas toujours remis du désastre de la soirée de vendredi que tu as causé. Elle est allongée là-haut à se languir, tu l'as vue toi-même qu'elle à passer le week en ainsi. Je crains une profonde dépression...

Je soupirai discrètement sans mot dire.

- Et père?

- En pleine réunion avec nos avocats pour réparer tes dégâts petit frère...

- Hm.

Je me levai et grimaçai de douleur. Les souffrances de mon genou semblaient s'être empirés en dépit de la prise de mes antidouleur...

- Père à ordonné que tu restes ici, le temps qu'il revienne. Déclara-t-il en terminant son verre de lait d'amandes.

- On est Lundi et j'ai une clinique à faire fonctionner ! Ripostai-je

-Quelle clinique ? Allons Rafaël ne te rend pas plus ridicule que tu ne l'es déjà,  après ce fiasco, tu devrais rentrer sous les draps et ne jamais remettre le nez dehors.

- Parles pour les lâche comme toi !  Dis-je en tournant le dos.

- Lâche comme moi? Tu as du faire recours à la mystification pour avoir une femme à tes côtés alors...

- Vas te faire voir Ralf.

- Vas te faire voir toi-même Rafaël, à cause de toi, Isabelle est partie. Je t'interdis de faire un pas de plus ! Père te l'a fortement déconseillé.

- Je t'emmerde !

- D'ailleurs, les papiers du divorce sont là. Père les a fait préparer depuis le domicile de son avocat exclusivement pour que tu les signe dès aujourd'hui. Tu ne veux pas savoir combien tu as perdu dans ce divorce ? Les dédommagements sont salés. La somme s'estime à quarante mille euros par mois !

.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant