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.Nathann.

"Salut, aux environs de dix-heures, l'agence de déménagement Meyers te fera parvenir quelques boîtes chargées de mes effets personnels. Je n'avais nulle part vers où les envoyer. Lorsque tu les recevras, fait les parvenir à l'adresse suivante chez grand-père, Villa Tippenhauer, 250, Rue 28 B Prolongée, Carrenage, près de la plage, Cap-Haitien. Merci de m'avoir heberger...Aurevoir Nathann..."

Je relis le post-it à plusieurs reprises et déglutis. Si je ne les retenais pas les larmes auraient coulé. Je m'accoudai sur le bar comptoir en plongeant mon visage à l'intérieur du creux que mes paumes formaient. J'expirai, tambourinai quelques notes insensés sur le bar, me retournai, repris ma position initiale, laissai mon front tomber sur mon avant-bras posé sur le bar de cuisine. D'ailleurs dessus, traînait une enveloppe, dans laquelle se trouvait quelques billets d'euros destinés à payer l'agence de déménagement.

Il n'était que six heures à peine, et j'avais l'impression d'être à la fin de la journée. Celle où on ne pense qu'à aller dormir et remettre de côté les soucis malmenant l'esprit et le cœur. Dehors, les dérèglements météorologiques dû au passage de Franklin faisait rage, dans mon cœur et mon âme aussi...

Je poussai un profond soupir, et m'aventurai au salon ou son odeur Samsara de Guerlain à laquelle elle restait fidèle flottait encore dans les couvertures, qu'elle avait utilisé. Une fragrance élégante aux notes boisées et florales qui fleuraient sa sérénité et sa douceur harmonieuse. Je me dirigeai dans la salle de bain dans laquelle elle avait consacré la majeure partie de son temps hier soir à son arrivé simplement pour éviter mon regard, nous deux, moi. Je pénétrai à l'intérieur en piétinant doucement le carrelage en quartzi, comme-ci je m'apprêtais à croiser son fantôme. Elle me manquait. Je levai les yeux vers le miroir et eut l'illusion d'y voir son reflet à travers. Sur le lavabo, elle avait oublié sa brosse à cheveux. Je le saisis et le reposai. Je piétinai malencontreusement le petit mot d'excuse que je lui avais glissé au pas de la porte. Il était chiffonné et abandonné sur le sol en quartz, près du lavabo à double vasque. Je le saisis et me relis dans le vide. Ma conscience s'éteignait. Je mis son post-it au côté de mon je suis désolé, ce fut une torture. Je vis son visage se dessiner sous mes iris brouillées d'incertitudes. Elle était partie. Elle était partie sous la pluie, en se foutant des intempéries, parce que tout ce qui lui importait c'était de s'éloigner, j'aurai beau multiplié mes désolés par dix, ce qu'elle voulait elle, c'était de mettre de la distance entre nous. Une averse inimaginable s'abbatit dans mon cœur. Et puis quoi encore ? Faire le deuil de notre idylle et renoncer à elle ? Notre amour m'avait tant aveuglé, que je n'avais jamais eu de la chance d'imaginer comment ce serait de la perdre réellement, maintenant que c'était clairement le cas, j'avais plus que mal à l'âme, c'est comme-ci elle s'effaçait complètement tandis que la peine, les affres, la souffrance, les supplices parcouraient mes veines telle un courant-d'eau. Je saigne, je saignais, et je n'étais même plus capable de supporter. Mon portable m'alarma l'heure de mes séances, je le saisis et mit fin à cette sonnerie infernale. Ce vide me fait me sentir instable! À quoi bon mes séances ? À quoi bon prendre soin de moi, si celle à qui j'appartiens n'est plus là  ? Si les pétales de notre idylle ont fané? Si t'étais plus là Soraya??  Respostas ! Responda-me, caramba!! Je me laissai glisser directement sur le sol, sur lequel je m'assieds en position accroupi. Les coudes posés sur mes genoux, les mégots de papier suspendu au bout de mes doigts...Tout pouvait aller au diable, tout, absolument tout.

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.Antrav.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant